Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 12]

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APPLICATIONS GÉOLOGIQUES

DE LA SPÉLÉ,OLOGIE

certaines cavités des coulées d'Islande, d'Auvergne, de

contrer un autre, des plus remarquables et imposants, à

la Réunion, de l'Etna, des îles Lipari, etc. (*). Le point est controversé pour la curieuse mofette si froide du Creux-

Roquebrune, dans le massif des Maures (Var) (*). Autres causes invoquées pour expliquer l'origine des cavernes. Rappelons quelques autres idées mises en avant pour expliquer l'origine des cavernes. . Buffon d'abord invoquait les iremblenzents de terre ; insuffisante comme cause unique, celle-ci n'est cependant pas tout à fait négligeable ; le 23 février 1828, un phénomène séismique fit effondrer une partie du grand dôme de Han-sur-Lesse, etc. (V. Les Abîmes, p. 446). Celui de Grèce, en 1894, a ouvert de nombreuses crevasses, comme en Calabre en 1783 (Comptes rendus de l'Académie des

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de-Souci (Puy-de-Dôme ; Les Abîmes, p. 389,392) , qui peut être due d'abord à l'explosion d'une bulle volcanique et en-

suite à l'agrandissement par érosion du vide ainsi produit. Dans les grottes volcaniques, en somme, la dynamique

interne a souvent joué le rôle prépondérant ; et si l'eau est intervenue après coup, c'est rarement avec la même efficacité que dans les calcaires, la roche caverneuse par excellence.

Créer deux autres subdivisions pour les cavernes de glissements superficiels et les cavernes marines me semble inutile.

En effet, les grottes ménagées entre les interstices de grands blocs éboulés relèvent et de la fissuration et de l'infiltration ; car c'est toujours par dilatation des fissures de la pierre, par dislocation des assises rocheuses, par entraînement ou dissolution de leurs supports, que l'eau, insinuée dans les lithoclases, a provoqué les glissements de pans entiers de montagnes (Rossberg, Elm, Diablerets, Granier, Saint-Laurent, etc., Pas-de-Souci du Tarn, Plurs, Alleghe, Dent-du-Midi, La Réunion, NangaParbat, etc.) (**). Il est vrai que des chambres souterraines ont pu se dis-

poser naturellement, entre les plus gros fragments du chaos d'effondrement arc-boutés les uns contre les autres. Les causes premières restent les lithoclases et l'eau. Les caves de Roquefort (Aveyron) sont un exemple classique de ce type (***) ; M. A. Janet, de Toulon, vient d'en ren(*) V. DE LAPPARENT, Traité de Géologie, 3° édit., p. 393.

(*") Pour les dates de ces grands éboulements, V. Les Abîmes, p. 199; et DE LAPPAREIVT, Traité de Géologie, 3° éd., p. 205. (***) DAUBRÉE, Eaux souterraines, I, p. 301 ; Tour du monde, 18'75, 11, p. 156.

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sciences, 2 juillet et 6 août 1894), etc. Par contre, le grand tremblement de terre qui a ravagé, en 1895, la ville de Laibach (Carniole), à diverses reprises, n'a eu aucun retentissement dans les cavernes ou abîmes de SaintCanzian-Am-Karst, Divacca, TrebiC, Adelsberg, KaaaJama, etc. (**).

En 1833, M. Parandier lut à l'Académie des sciences et arts de Besançon (séance du 28 janvier 1833) une notice (***) Sur les causes de l'existence des cavernes, où il invoquait quatre ordres de faits 1° la différence de dureté ou de mollesse des calcaires ; 2° des eaux de corrosion plus denses et plus chaudes que celles de nos jours ;

3° des soulèvements de terrains ayant produit des cassures ; 4° un brusque abaissement des eatixprovoqué par ces soulèvements. Il reconnaît déjà, mais moins formellement que

ne devait le faire Virlet trois ans plus tard, la véritable importance des fissures du sol. (*) Communication au Congrès des sociétés savantes à la Sorbonne, 9 avril 1896. (**) V. Spelunca, n° 2 (1895), p. '75; et MARINITSCII, Mémoires de la Soc. de Spéléologie, n° 3 (avril 1896), p. 11. (**") Publiée en 1833 par cette Association et résumée dans le Bulletin. de la Soc, géologique, mai 1883, 3° s., t. XI, p. 445. Tome X, 1896. 2