Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 127]

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ÉTUDE ADMINISTRATIVE

SUR LES MINES DE RANCIÉ

sous le coup de mille tracasseries, fini par se retirer ;

lage, par l'énergie de M. IVIussy. On ne doit pas même coMpter les plans inclinés intérieurs, bien qu'ils aient fonctionné quelque temps ; ils n'existent plus depuis longtemps. En effet, peu après le départ de M. Mussy, qui, vers le commencement de 1870, fut appelé à une autre situation, et peut-être sous l'influence d'idées contraires à ses vues, l'usage des plans inclinés intérieurs fut « provi-

l'affaire restait en suspens, quand vint à se présenter pour la reprendre un nouveau demandeur. Il était du pays, avait fait quelques entreprises de travaux publics à l'étran-

ger; au total, offrait peu de surface, et il est permis de supposer que- ce fut sans grand enthousiasme que l'Administration supérieure accueillit ses propositions. Il fallait

aboutir et, finalement, un décret impérial en date du 3 août 1868 avait enfin déclaré d'utilité public le système des plans inclinés extérieurs étudié depuis 8 ans, et approuvé les propositions présentées parle demandeur aux

clauses et conditions du cahier des charges y annexé. Outre les conditions de style habituelles, on relève celles-

ci : largeur de la voie, 0m,77; accotement, 0'1,50 ; la ligne comprenait un petit souterrain au col de Sem, de 2 mètres de largeur sur 2,15 de hauteur sous clef. La durée de la concession était de 20 ans ; à l'expiration de ce délai, les plans inclinés avec leurs dépendances devenaient la propriété de l'État, subrogé à tous les droits du

soirement

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suspendu. On leur reprochait d'être d'un

entretien coûteux. Peut-être pourrait-on soupçonner que le plus grand soin ne présidait pas à leur emploi, et qu'on faisait preuve de peu de persévérance en les condamnant si vite. On sait ce que le provisoire dure parfois ! Si l'on remarque que nos désastres de l'Année Terrible survinrent peu après et qu'ils n'étaient pas faits, on le pense bien, pour renforcer, à Rancié plus qu'ailleurs, le principe d'autorité, on comprend que, grâce .à toutes ces circonstances, la lourde pierre du statu quo retomba sur les malheureux mineurs. Et voilà pourquoi le portage à dos dure encore Rancié en '1895!

concessionnaire. La taxe à percevoir pour la descente était de 2 francs par tonne. A toute époque, l'Administra-

tion se réservait le droit de rentrer en possession de l'ensemble en prévenant 6 mois à l'avance. Les travaux devaient être commencés 6 mois au plus tard, et achevés 18 mois au plus tard, à partir de la date du décret, faute de quoi le concessionnaire des voies ferrées encou-

rait la déchéance de plein droit, et le cautionnement de 7.000 francs à verser par lui devenait la propriété de l'État. Conditions fort belles, on le voit, trop belles ! Le conces-

Situation relativement prospère pendant une dizaine d'années. Grâce à la fougue .de travail qui, de suite après la guerre, s'empara du pays tout entier, et grâce aussi aux sages aménagements que, dans la décade précédente, M. Mussy avait pu réaliser, Rancié vit à ce moment les demandes s'accroître et le travail augmenter. Il connut là, dans les 10 années qui suivirent, l'époque de sa plus. grande activité ; la moyenne de l'extraction annuelle, de'

sionnaire comptait sur des associés qui se dérobèrent. Les délais expirèrent et rien ne se fit.

1872 à 1881, est de 31.453 tonnes. Qu'on se figure le manque à gagner que cela représente, par l'absence de plans extérieurs ! Il est bien facile, du reste, de s'en faire

Au commenCe qui reste des projets de M. Mussy. cement de 1869, de cet effort de huit années, il ne restait rien que la galerie Becquey transformée en voie de rou-

une idée. Pour rester dans une modération qui défie toute critique, j 'admets, contre toute vraisemblance, que l'extraction ne se fût augmentée que de 20 à 25 p. 100 ; j'écarte les 5 francs d'économie par tonne que la descente eût dû