Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 128]

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ÉTUDE ADMINISTRATIVE

réaliser d'après les rapports versés aux enquêtes, et à cause : 1° de l'abaissement continu des frais de muletage de 1860 à 1870 ; 2° des améliorations de détail introduites dans les transports et qui, notamment, avaietit diminué les quantités descendues du niveau Sainte-Barbe, je considère le prix de la descente muletière en 1868; il est de 5 francs (*).

Le prix de la descente stipulé an cahier des charges, accepté par les premiers demandeurs, était de lf,75. Phis tard, il avait été porté à 2 francs, comme correctif de la réduction de la durée de la concession à.20 ans. L'économie de 3 francs par tonne est donc un minimum certain

appliquée à une extraction moyenne annuelle de 40.000

à 45.000 tonnes, en 10 années elle eût atteint 12 à 1.300.000 francs ; si l'on se souvient des prix des mine-

rais de fer à cette époque, de combien ne faudrait-il pas encore majorer ces aperçus ! C'est à plusieurs millions qu'il faudrait chiffrer la somme qui, de 1870 à 1880, eût

été versée dans le pays,

si

les projets de M. Muss

eussent été réalisés en temps utile.

La- situation redevenue très mauvaise vers 1882. -Quand, après 1880, la période d'activité décroissante com-

mença à se faire sentir, le nombre des chantiers disponibles avait diminué, et plus rapidement, semble-t-il, que les besoins. Au milieu de juin 1882, la situation à ce point de

vue était même devenue tout à fait déplorable. Le grand gîte au niveau de Becquey avait été rendu inaccessible par les éboulements en masse des 30 décembre 1881 et 'Ornai 1882. Sainte-Barbe était arrêtée par la propagation des mêmes éboulements en hauteur ; le personnel, concentré tout entier dans les gîtes les plus voisins du jour, à Becquey, y travaillait à deux postes, c'est-à-dire dans des conditions de surveillance plus mauvaises que jamais. (.) MUSSY, Annales des Mines, 6° série, t. XIV, page 210.

SUR LES MINES DE RANCIE

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Ouverture de la galerie de la République. C'est à cette époque que, sur la proposition des ingénieurs, fut

décidé le percement d'une grande galerie de rabais à 80 mètres au-dessous du niveau Becquey, devant mettre à la disposition de l'Office une quantité importante de minerai. Le 28 juin 1883, le premier coup de pioche était donné à cette galerie, dite de là République. C'est alors aussi (1883) que, comme un malade qui se retourne sur son lit, sans y découvrir une place bonne, la population minière, par une pétition signée de plus des 4/5 des mineurs composant l'Office, demande la refonte du règlement archaïque de 1833. Projets de modifications du règlement général. Les ingénieurs, invités par l'Administration supérieure à fournir des propositions dans ce sens, avaient conçu d'abord la rénovation avec une certaine envergure ; mais, au cours

de l'instruction, et afin d'éviter au Conseil d'État les objections légales, de réduction en réduction on avait abouti à demander la simple suppression de trois articles de police du règlement en question, articles sans portée sérieuse, et que pour cette raison je ne reproduis pas. Quelle que fût la suite, la réforme était avortée d'avance. Échec au Conseil d'État. Même réduite à ces modestes proportions, la proposition échoua en effet devant le Conseil d'État. On se heurta à l'objection de principe suivante : les

concessionnaires .sont les 8 communes de la vallée, il importe peu que les 4/5 des mineurs, que la totalité même réclame l'abolition de tel ou tel article ; c'est l'adhésion de l'unanimité des communes aux, modifications projetées. qui est la base nécessaire des changements que l'Administration est appelée à sanctionner. Rien de possible sans cette adhésion. Or les communes, consultées par la voie de leurs municipalités, avaient émis des- avis défavorables à