Annales des Mines (1896, série 9, volume 9) [Image 126]

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ÉTUDE ADIVIINISTRXTIVE

çoit trop souvent les motifs inavouables du toile : maintien de la main-mise des intermédiaires. Une chose est faite aussi pour étonner. Une foule de personnes, parce qu'elles sont nées dans le pays qu'elles ont quitté depuis

d'ailleurs, des avocats, des négociants, des ecclésiastiques, se déclarent « concessionnaires de Rancié » et protestent contre le monopole que les ingénieurs, « les étrangers », veulent organiser à l'encontre de la « liberté de l'achat et de la vente » dont ont joui jusqu'alors les. populations ». Un grand nombre de mineurs, les pauvres. égarés, font chorus. Les mineurs demandent le maintien de la « liberté de la vente » ! Puissance formidable des mots !

Quelque fastidieuse que soit la lecture de ces factums,. il y a cependant une certaine utilité à les parcourir. On y découvre : 1° le seul argument qui présentât quelque semblant de sérieux dans les motifs d'opposition ; 20 le dérivatif bruyant qu'avaient imaginé les adversaires pour lancer l'opinion sur une piste sans issue, et qui, suivant eux, devait être la panacée à tons les maux. L'argument était : que vont devenir les muletiers quand il n'y aura plus de minerai à descendre? C'était celui des mattres de poste au début des chemins de fer. On répondait facilement que ceux des muletiers en très petit nombre

qui n'étaient pas en même temps mineurs pourraient reprendre les travaux agricoles, que l'extension certaine de l'extraction comporterait soit comme charrois accessoires,

transport de denrées, utilisations diverses, l'emploi des bêtes de somme ; qu'en présence de l'afflux d'activité en perspective on ne pouvait vraiment pas s'arrêter à une pareille considération, etc. Le dérivatif, c'était la nomination d'une Commission syndicale pour gérer la propriété indivise des communes constituées par la concession de Rancie. Quelques mots sont nécessaires relativement à cet incident qui se pour-.

945 suivit indépendamment des projets de descente économique. SUR LES MINES DE RANCI É

Création d'une Commission syndicale. Émise en conformité de l'article 70 de la loi municipale du 18 juillet 1837 concernant les biens ou droits indivis possédés par plusieurs communes, cette idée germait dans les esprits

depuis quelques années ; formulée nettement par l'une. des communes intéressées, Croulier et Olbier, écartée par le préfet de l'Ariège, d'abord, par le Ministre de l'Intérieur, ensuite, par la raison que l'ordonnance de 1833. avait réglé dans tous ses détails- le mode de jouissance pat les communes du bien en question, elle avait fini par obtenir, devant le Conseil d'État, un semblant de triomphe : un

décret au contentieux, en date du 13 juin 1867, avait annulé la décision ministérielle du -19 février 1866 rejetant la demande du Conseil municipal précité. Une Commission syndicale avait donc été reconnue légale, mais point capital pour agir dans ,les limites oit lui permettaient de se mouvoir l'ordonnance de 183a et le règlement général qui en faisait partie intégrante. Son rôle se bornait donc nécessairement à une surveillance générale des intérêts communaux dans la direction active de l'affaire, qui restait confiée au préfet, et, sous ses ordres polir la partie technique, aux ingénieurs de l'État. La Commission fut nominée, et ne fit absolument rien, démontrant ainsi, à l'encontre de ceux qui l'avait demandée, son inutilité. Nous la verrons reparaitre de nos jours, exhumée de l'oubli oit elle était plongée depuis 25 ans.

Décret du 3 aoitt 1868 déclaratif d'intérét public pour les plans inclinés extérieurs. Reprenons maintenant., en l'abrégeant, l'historique de l'affaire des plans extérieurs après la seconde enquête. Malgré les avis favorables des différents corps constitués appelés comme -la première. fois à se prononcer, les demandeurs avaient,