Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 51]

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SUR DES DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES

SURVENUS DANS DES MINES MÉTALLIQUES.

sud du puits de la Nouvelle Mine, une quantité de gaz suffisante pour donner, pendant quelques heures, une flamme dont le pouvoir éclairant était égal à la moitié de celui d'une bougie. Il avait obtenu autrefois un résultat analogue dans la galerie latérale du 27' sud, à une cinquantaine de mètres au sud du puits des Députés ; flamme avait persisté pendant huit heures sans inter-

pareil, chargé de ventiler non seulement la remontée,

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ruption. Lors de l'ouverture du 37' niveau, le gaz apparut presque immédiatement. Le 24 février 1892, on l'observait à la base de la 3' cheminée nord (point L de la fig. 1); un

peu plus tard, vers le milieu de la 5' cheminée nord (point M de la fig.

1).

Le 13 mars 1893, un accident sérieux se produisit dans une cheminée voisine du 4' coupement nord, ouverte sur une hauteur de 6 à 7 mètres au-dessus du 37' niveau (point P de la fig..1). L'ouvrier Nouyer montait dans cette cheminée pour y reprendre le travail, suspendu pendant vingt-quatre heures : il était arrivé à 2 ou 3 mètres du

sommet lorsque l'inflammation du gaz se produisit, lui causant des brûlures graves. L'aérage de la remontée était assuré au moyen d'un

tuyau en tôle de 0'1,15 de diamètre, où de l'air était insufflé au moyen d'une trompe, alimentée elle-même par

de l'eau venant du 32' niveau. On a attribué l'accident au gaz dissous dans cette eau, mais cette explication ne parait pas bien satisfaisante. Le dégagement du gaz à. travers l'eau qui couvre le sol des galeries; au voisinage de certains avancements, constitue à Pontpéan un état normal pendant de longues périodes ; l'air insufflé par In

trompe devrait donc être explosif d'une manière constante et non pas seulement après une suspension de travail. De plus, dans cette hypothèse, l'explosion aurait dû remonter dans le tuyau d'aérage jusqu'à la trompe, ce qui n'est pas arrivé. Il est bien plus vraisemblable que l'ap-

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mais aussi l'avancement nord du 37' niveau, débitait une quantité d'air insuffisante pour diluer le gaz se. dégagant du remplissage du filon lui-même et que ce gaz a pu s'accumuler pendant la suspension de travail jusqu'à former un mélange explosif. Les mêmes observations s'appliquent à un accident arrivé le 15 juin 1894 dans des circonstances analogues. La cheminée du 12° coupement du 37' nord, située à 200 mètres au sud du 'puits Saint-Joseph (point P. de la fig. 1), était en cours d'exécution et arrivée à 22 mètres au-dessus de la galerie ; elle était ventilée de la manière décrite ci - dessus

,

le tuyau d'aérage se terminant à

2 mètres du sommet. L'ouvrier Monizel montait à son chantier après une suspension de travail de deux heures ; il était arrivé au niveau de l'extrémité du tuyau d'aérage lorsque le gaz s'enflamma à la lampe qu'il portait à son chapeau. Il tomba, niais put heureusement ressaisir l'échelle un peu plus bas ; ses brûlures et ses contusions étaient assez graves pour entraîner une incapacité de travail d'une durée de cinq .à six semaines. Le lendemain, on pouvait encore constater avec une lampe de sûreté la présence du gaz sur une hauteur de 2 mètres à partir du niveau où se terminait le tuyau d'aérage ; ce fait prouve, d'une part, le peu d'importance du débit de celui-ci; d'autre part, l'insuffisance de l'explication tirée de la présence possible du gaz dans l'eau alimentant la trompe ; dans cette hypothèse, l'atmosphère aurait dû être de composition sensiblement constante sur toute la hauteur de la cheminée, tandis qu'on n'y a trouvé de gaz en proportion appréciable que dans la partie non ventilée. Des dégagements de gaz se sont produits en 1893 et en 1894 dans la galerie principale du 41' niveau k.une centaine de mètres au sud du puits de la République (points SS de la fig. 1); ils n'ont causé aucun accident. Tome VIII, 1895.