Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 16]

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DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES SURVENUS

DANS DES CARRIÈRES D'ARGILE PLASTIQUE.

peuvent donner à la fois de l'eau et du gaz, circonstance qui s'est produite à Malakoff. Quant à l'odeur de soufre, elle aurait son origine dans des traces d'acide

génieur en chef Frédéric Roberti-Lintermans a signalé des inflammations de gaz des marais dans des exploitations d'argile qu'il est intéressant de rapprocher de

sulfureux dû à une décomposition de pyrites ; mais ce cas semble très rare.

Mesures préventives. - Pour prévenir de nouvelles explosions, le Service des Mines a soumis à M. le préfet

de la Seine un projet d'arrêté imposant certaines mesures de sécurité dans les glaisières de la zone dangereuse, projet qui a reçu l'approbation du Conseil général des Mines. Un arrêté conforme, pris le I 1 janvier 1895,

prescrit, pour ces glaisières, l'usage de lampes de sûreté à treillis métallique, et interdit tout système d'aérage reposant sur l'emploi d'un foyer allumé ; les chantiers ne peuvent être désormais aérés qu'au moyen d'un ventilateur amenant l'air par des tuyaux à 5 mètres au plus du fond de chaque galerie et qui doit être mis en marche, durant une demi-heure au moins , avant toute reprise du travail. Ces mesures, bien entendu, ne sont pas applicables à toutes les glaisières du département de la Seine ; elles concernent seulement les exploitations

situées à moins de 500 mètres du mur d'enceinte de Paris, sur les territoires de Vanves et de Malakoff, la région dangereuse ne paraissant pas s'étendre au delà.

celles mentionnées en France (*).

Le 7 février 1889, trois ouvriers furent brûlés dans une carrière souterraine de terre plastique de la Société de Seilles et Bouffioulx, à Coutisse (arrondissement minéralogique de Namur).

Le puits d'extraction venait d'être arrêté à la profondeur de 31 mètres et l'on avait commencé le creusement d'une galerie qui n'avait que 3 mètres et était aérée par diffusion. Le gisement étant exploité depuis cinquante ans, pour éviter de percer inopinément aux eaux remplissant les vides des anciennes exploitations, on forait des trous de sonde dans toutes les directions. Deux de ces

trous, distants de Oln,50 et longs de 2 mètres, avaient rencontré, dans la paroi de gauche de la galerie, les boisages d'une voie abandonnée depuis huit mois. On perça un troisième trou entre les deux précédents. Il venait d'atteindre une longueur d'un peu plus de 2 mètres lorsque l'ouvrier sondeur sentit la sonde fortement repoussée. Un dégagement de gaz se produisit aussitôt. Le gaz s'enflamma à la lampe à feu nu suspendue au toit de la galerie et provoqua une violente explosion. Les

trois ouvriers occupés au fond furent atteints par les flammes.

Les ouvriers ont reconnu que des dégagements de gaz III.

NOTE SUR DES DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAM-

MABLES SURVENUS DANS DES CARRIÈRES SOUTERRAINES

suivis d'inflammation s'étaient déjà produits dans les exploitations où ils travaillaient. Ce fait n'avait pas été porté à la connaissance de la direction des travaux.

D'ARGILE PLASTIQUE EN BELGIQUE.

À la suite de l'étude, qu'il vient de publier, dans les Annales des travaux publies (tome LI), sur les accidents de grisou constatés en Belgique de 1880 à 1890, M. l'in-

(") M. Roberti-Lintermans a bien voulu autoriser la reproduc-

tion, dans les Annales des mines, des renseignements qu'il a donnés sur ces accidents; la Commission des Annales est heureuse de pouvoir l'en remercier.