Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 263]

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apprécié l'importance, telles, d'une part, que le graissage des machines et des véhicules, et l'emploi des char'-bons menus, d'autre part ; les essais auxquels il fit procéder, avec la méthode et la sûreté dont il était coutumier, ont abouti, pour la Compagnie, aux plus sérieuses économies, montant, de ce dernier chef seulement, à un chiffre. annuel de près de deux millions de francs.

Je dois rappeler encore, sans pouvoir. tout citer, la suite donnée par lui au plan conçu par M. Marié relativement à la réduction du nombre des dépôts, et qui se. traduisit, pour la seule ligne de Paris à Marseille, grâce. à la meilleure utilisation du personnel et du matériel, par une économie finale de 60 à 70 machines. C'est au. même ordre idées que se rattache l'expérimentation qu'il fit faire du système de la double équipe et de celui des.

machines banales, l'un et l'autre alors préconisés en Amérique, et qui lui permit de conclure, avec des chiffres.

formels, à l'avantage du maintien de la simple équipe. Enfin, je ne saurais passer sous silence les heureuses. dispositions données par lui aux trains d'amublance militaires qu'il a eu à organiser sur la demande du Ministère

de la guerre, et dont il est arrivé à doubler la capacité,. comparativement aux trains similaires d'un même nombre de voitures organisés précédemment sur d'autres réseaux, grâce an choix du matériel qu'il y a affecté et aux aménagements de détail qu'il a lui-même combinés. Dans toutes les branches de cet immense service du. matériel et de la traction, Henry s'est, en un mot, montré un maître, et les comptes rendus des Congrès internationaux tenus en 1887 et en 1889, à Milan et à Paris, aux discussions desquels il prit une part des plus actives, témoignent de l'intérêt avec lequel ses communications sur tous les sujets qu'il avait étudiés étaient accueillies par ses collègues de la France et de l'étranger. En même. temps à la valeur technique s'ajoutaient chez lui toutes.

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les qualités nécessaires au commandement de l noinbreuse armée de travailleurs qu'il avait à diriger : à la

fois ferme et bienveillant, il avait su se faire aimer de tout son personnel par sa profonde équité, par sa constante sollicitude pour les intérêts de tous, depuis les premiers jusqu'aux plus modestes de ses subordonnés. Au milieu de toutes ses occupations, si multiples et si absorbantes, d'ingénieur de chenfins de fer, Henry n'oubliait pas qu'il avait été mineur, et il était heureux d'en exercer le métier, quand l'occasion s'en présentait, aux houillères de la Chazotte, qui, appartenant à la Compagnie P.-L.-M., se trouvaient faire partie intégrante de son service ; il ne cessa d'en surveiller de près l'exploitation avec toutes ses annexes, et l'on a pu voir figurer à l'Expo sition de 1889 une remarquable machine à agglomérer les briquettes, qui était son oeuvre absolument personnelle. Lorsqu'en 1888 fut reconstitué le Conseil de perfectionnement de l'École des mines de Saint-Étienne, il se trouvait ainsi désigné de toutes manières pour y représenter l'industrie, et pendant les trois dernières années de sa vie il fut appelé à siéger dans ce Conseil. A. différentes reprises, du reste, sa compétence l'avait fait désigner comme membre de diverses Commissions, soit par le Ministère des travaux publics, pour la Coinmission chargée de rechercher les perfectionnements réalisables dans le matériel roulant et dans le service des ,agents de chemins de fer, soit par le Ministère du commerce et de l'industrie, pour la Commission d'examen des projets d'un chemin de fer à l'Exposition de 1889, comme pour les Comités d'admission et d'installation de cette même Exposition, et pour le Conseil supérieur du travail. la fin de 1888, il avait été présenté par le syndicat du chemin de fer de ceinture pour prendre au Comité de l'exploitation technique la place laissée vacante par la mort de M. Delebecque, et il en fit partie jusqu'au jour