Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 262]

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518 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ADOLPHE HENRY.

pendue en l'air et marchant à différentes allures, d'autre part dans des essais de vitesse et de puissance, les uns en charge et les autres sans charge. Une autre série d'expériences, peut-être plus complètes encore, avait eu pour but l'étude de la vaporisation dans les chaudières de locomotives, et la détermination des meilleures dispositions à donner au foyer, du nombre et de la longueur à adopter pour les tubes de fumée, ainsi que de l'influence du tirage sur la puissance de la machine. Les premiers résultats de ce travail avaient été publiés par Henry à l'occasion du Congrès international de 1889 (*), et l'intérêt pratique en avait été hautement apprécié par tous les ingénieurs de chemins de fer. Il ne le considérait cependant pas comme terminé, il avait fait procéder à des expériences nouvelles, et il se proposait d'en donner dans les Annales des mines le compte rendu détaillé, avec les conclusions définitives auxquelles il était arrivé ; les notes qu'il a laissées permettront, du, moins , à ses excellents et dévoués collaborateurs de, réaliser à cet égard l'intention qu'il avait exprimée. Mettant à profit les résultats de cette longue série.

d'études, il avait arrêté et fait construire tout d'abord

trois types nouveaux de locomotives, qui furent mis en

service, à titre d'essai, au commencement de l'année

1889, et dont les deux principaux figurèrent à l'Exposition: l'un destiné aux trains de voyageurs à grande vitesse, le second aux trains de voyageurs et de marchandises des lignes à fortes rampes, le troisième aux trains de marchandises des lignes faciles à grand trafic, ainsi qu'aux trains de voyageurs et mixtes des lignes à rampes susceptibles d'atteindre 20 millimètres. Tous trois étaient du système compound, mais avec des dispositions spéciales longuement élaborées : par suite d'une série de (") Congrès international des ch. de fer, 3 session. Compte rendu général, vol. II, question XII, p. 235-259, pl. LX et LXI.

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considérations relatives tant à la puissance à obtenir qu'à l'économie de combustible, le timbre de la chaudière avait été élevé à 15 kilogrammes, et le nombre des

cylindres avait été porté à quatre, les deux cylindres d'admission agissant sur un essieu, et les deux cylindres

de détente sur un autre; les volumes de ces cylindres étaient calculés de manière à ce que chacun donnât le même effort, et l'accouplement des deux essieux moteurs dans une position relative invariable avait permis d'aug-

menter dans une proportion considérable le minimum des moments moteurs au démarrage, de même que de resserrer entre des limites plus étroites la variation de ces moments pendant la marche ; en même temps, les per-

turbations dues tant aux forces d'inertie qu'a l'obliquité

des bielles, avaient été réduites dans une importante mesure, et avec elles les réactions exercées sur la voie. La continuation de ses expériences sur la vaporisation devait encore, d'ailleurs, conduire Henry à de nouveaux perfectionnements ; grâce à l'adoption des tubes à ailettes, et à la diminution de longueur qui en est résultée pour la

chaudière, ainsi qu'à l'emploi des tôles d'acier pour le foyer, il est parvenu à obtenir à la fois une légèreté plus grande et une puissance plus considérable : deux nouveaux types à grande vitesse ont été ainsi créés, qui n'ont

été terminés et mis en service que dans le courant de 1892, alors qu'Henry, qui les avait étudiés, n'était déjà plus là pour voir la réalisation de l' oeuvre qu'il avait

conçue; ils ont, de plus, sur les machines à grande vitesse de 1889, l'avantage de réactions transversales et verticales encore plus réduites, résultant d'une modification de la position relative des cylindres et des essieux. Je ne puis me dispenser de mentionner, en outre de ces études si remarquables sur les machines locomotives, celles qu'il entreprit à diverses époques sur des questions d'un intérêt moins captivant, mais dont il avait