Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 258]

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du 2 mai 1874 (*), établit, par une discussion approfondie,

les conditions nécessaires pour que les exploitations françaises ne se trouvent pas placées dans une situation d'infériorité par rapport à leurs concurrentes de l'étranger, et il conclut à ce que la fabrication et la vente des dynamites soient déclarées libres, à ce que l'impôt soit notablement abaissé, ou même supprimé dès que le permettrait l'état des finances, et qu'enfin les dynamites fabriquées par l'industrie soient admises au transport pal. les chemins de fer. Il fut donné satisfaction à ces VO9UX d'abord par la loi du 8 mars 1875, puis, un peu plus tard, par l'arrêté ministériel du 10 janvier 1879, et c'est encore à l'un d'eux que s'est trouvé répondre, plus récemment, le décret du 12 juin 1890. Quelques mois après la rédaction de ce rapport, Henry, désireux de répandre le plus possible la connaissance de ces nouveaux explosifs, qu'il était en France un des premiers à. avoir pu apprécier, publiait dans le Bulletin de la Société de l'industrie minérale (**) une analyse détaillée de l'important travail que M. le capitaine Fritsch leur avait consacré en 1872; il la complétait, le cas échéant, par ses observations personnelles, et insistait spécialement sur les précautions à prendre dans la conservation et dans l'emploi des dynamites, tant pour éviter tout accident

que pour obtenir le meilleur effet utile, précautions dont la plupart sont depuis lors devenues réglementaires. L'accueil que sa valeur et son caractère avaient valu à Henry de la part des industriels de Rive-de-Gier n'avait pas tardé à lui permettre de suivre de près les questions métallurgiques alors à l'étude, et dont l'une des plus intéressantes était celle du puddlage mécanique par l'emploi des fours rotatifs ; il fut ainsi mis à même d'assister, (*) Bull. Soc. incl. min., 2° série, III (1874), p. 193-212. Cl Ibid., IV (1875), p. 47-145, pl. II, fig. 1-11.

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dans l'usine de Saint-Chamond, à toute la série des essais du four Pernot ; et lorsqu'on fut arrivé à des résultats définitifs , il put donner aux Annales des mines (*) une

description détaillée du nouveau four ainsi que de la marche des opérations suivant la nature du métal à obtenir, accompagnée, relativement au four Danks et au four Siemens-Martin, d'une série de chiffres comparatifs d'un haut intérêt. Il rendit compte de même, l'année suivante (**), d'un travail d'une tout autre nature, mais non moins digne d'être noté, et au sujet duquel il n'omit qu'une chose, à savoir l'indication de la part qu'il y avait prise. La grande cheminée de 105 mètres de l'usine des .Étaings, appartenant à MM. Marrel, s'était infléchie à tel point qu'on son-

geait, pour en conjurer la ruine, à en démolir toute la moitié supérieure ; Henry pensa qu'on pourrait peut-être la redresser au moyen de traits de scie convenablement disposés : après en avoir relevé le profil par une méthode aussi simple qu'ingénieuse, il put déterminer la position et l'étendue à donner à ces traits de scie, et l'opération entreprise d'après ses conseils fut couronnée d'un plein succès.

À la fin de l'année 1875, la compétence reconnue d'Henry le faisait désigner, sur la demande du directeur de l'École des mineurs de Saint-Étienne, pour occuper par intérim la chaire de chimie et de métallurgie laissée vacante par le départ de M. Vicaire ; il apporta dans ces leçons, qu'il fit pendant deux années, les qualités de mé-

thode et de netteté, si précieuses pour un professeur, dont il avait déjà fait preuve dans sa suppléance de 18721873 à l'École des Mines de Paris ; mais la réunion d'un

tel cours et du service ordinaire de Rive-de-Gier, très étendu et très chargé, constituait un fardeau fort lourd, Ann. des mines, 7' série, VI (1874), p. 65-113, pl. iii-1V. (**) Bull.. Soc. ind. min., 2' série, IV (1875), p. 37-45, pl. I, fig. 4 et 5.