Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 257]

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508 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ADOLPHE HENRY.

Henry les intéressants résultats des recherches entreprises par lui sur la constitution chimique des roches de la région : l'analyse d'une longue série d'échantillons de griinsteins lui permit, notamment, d'établir la véritable' nature des roches blanches qui forment les épontes des

principaux filons de Schemnitz, et de montrer que, contrai-

rement à l'opinion professée alors par certains auteurs des plus compétents, il ne fallait voir en elles que des griinsteins altérés, modifiés dans leur aspect par les émanations métallifères , et non point des rhyolites injectées dans la masse de grünstein. Quelques mois plus tard, au printemps de 1873, Henry, qui venait de terminer ses leçons de chimie générale, mettait à profit les loisirs que lui laissait la période des examens de fin d'année de l'École des Mines pour se rendre en Algérie, où il allait étudier, pour le compte de l'industrie privée, divers gîtes de fer de la province d'Alger et de la province d'Oran. Il y trouvait l'occasion d'appliquer les belles observations de M. Moissenet sur la distribution des parties riches des filons, que leur auteur n'avait pas encore publiées, mais au courant desquelles il s'était plu, avec une flatteuse confiance, à mettre par anticipation son jeune collaborateur. Ce fut un véritable plaisir pour Henry de trouver, dans les filons massifs de Soumah, une éclatante vérification des lois qui lui avaient été révélées et de pouvoir, à la profonde stupéfaction du maître-mineur qui lui faisait visiter les travaux, reconnaître d'après la seule inspection des roches encaissantes , d'après les

changements de pendage et de direction du filon, les points où celui-ci avait été trouvé bon, ceux où il avait été trouvé mauvais ; il fut heureux, à son retour, autant

que d'un succès personnel, de pouvoir rapporter au maître qui lui avait confié ses idées , l'hommage de la surprise admirative qu'il avait provoquée. A peine était-il rentré à. Paris qu'il dut le quitter de

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une décinouveau, mais cette fois pour plusieurs années : mettre fin à -sien ministérielle du 14 juin 18'73 venait de

et il la situation provisoire qui durait depuis deux ans,qui lui poste, non pas de Vesoul, lui fallait se rendre au

avait été assigné tout d'abord, mais de Rive-de-Gier. Il allait y trouver, comme compensation au regret qu'il -éprouvait à laisser de côté ses travaux de chimie, un

puissant aliment à son activité physique et intellectuelle, et les avec les nombreuses mines qu'il avait à visiter, qui lui importantes usines métallurgiques de la région,

offraient les plus intéressants sujets d'étude. Il fut, d'ailleurs, au bout de peu de mois, attaché en outre au

contrôle de la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, et trouvaient dans -ses visites aux ateliers d'Oullins, qui se de s'inisa circonscription, devaient être pour lui l'occasion et de matériel des chemins de fer tier à la construction du de l'ingénieur. se familiariser avec cette branche de l'art Au moment où il arrivait à Rive-de-Gier, la question du 31 mai de la dynamite était à l'ordre du jour : un décret

1873 venait de fixer les prix de vente des différentes prépasortes de dynamites, et l'Assemblée nationale se rait à discuter le projet de loi récemment présenté par le Gouvernement sur la fabrication de cet explosif, projet qui tendait à en concentrer définitivement le monopole entre les mains de l'État; les exploitants de mines régime, en se préoccupaient des conséquences d'un tel même temps qu'ils se plaignaient des prix trop élevés auxquels les dynamites leur étaient livrées. La Société de l'industrie minérale devait forcément s'intéresser à à en une aussi importante question, et elle ne tardait pas confier l'étude, sous la présidence de M. Tournaire , à une Commission spéciale, dont Henry était nommé rapsujet porteur, à raison du travail qu'il avait publié sur ce qui fut en 1871. Le remarquable rapport qu'il rédigea, et approuvé à l'unanimité par la Société dans sa séance