Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 256]

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506 NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ADOLPHE HENRY.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR ADOLPHE HENRY.

chef, se chargerait des besognes les plus pénibles et les plus fatigantes, à qui passerait les nuits pour surveiller l'exécution des travaux urgents. Lorsque l'armistice eut mis fin. aux opérations de défense et ouvert les portes de la ville assiégée, Henry, qui, dès avant l'investissement, et par suite de l'occupation de la Lorraine, avait cessé de recevoir aucune nouvelle de sa famille, s'empressa de partir pour Barizey, impatient qu'il était de savoir ce qu'étaient devenus les siens ; il eut le bonheur de les y retrouver tous, et il y resta jusqu'à ce qu'il fût redevenu possible, aux premiers jours de juin, de pénétrer dans Paris. Il avait été nomméingénieur de 30 classe le 1" décembre 1870, et, au commencement de juillet 1871, une décision ministérielle le chargeait du service du sous-arrondissement minéralogique de Vesoul; mais, en même temps, M. Moissenet, qui avait apprécié, durant son séjour à l'École, ses aptitudes pour la chimie analytique, obtenait qu'il lui fût. adjoint temporairement afin de suppléer, dans la conduite des travaux chimiques des élèves, dans la surveillance des laboratoires et du bureau d'essai, le professeur de chimie générale, M. Ad. Carnot, à qui ses fonctions, de maître des requêtes près la Commission remplaçant le Conseil d'État, ne laissaient plus le temps de s'occuper que de son cours. Cette suppléance devait, un an plus tard, s'étendre également au cours de chimie générale, qu'Henry fut appelé, sur la proposition du Conseil de l'École, à professer durant toute la période scolaire 18721873, à la place de M. Carnot, chargé lui-même de remplacer M. Moissenet, que sa santé tenait à ce moment éloigné de sa chaire de docimasie. Aussitôt attaché à l'École des Mines, et tout en se dévouant avec ardeur à la partie active de son service, Henry avait entrepris, sur la demande de M. Moissenet, de continuer les Extraits de chimie publiés par celui-ci -

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dans les Annales des mines, et de les remettre au courant : il put ainsi donner, dès le début de 1872 (*), une analyse

substantielle de tous les travaux de chimie quelque peu importants parus durant les années 1865 à 1871 et ayant trait soit à la chimie pure, soit à la chimie analytique, à la chimie industrielle minérale, ou à la reproduction artificielle des minéraux. L'été venu, les vacances de l'École lui permirent d'obtenir, en vue de remplacer le voyage d'études si douloureusement interrompu deux années auparavant , une mission d'instruction en AutricheHongrie. Si la promotion n'était plus au complet comme pour le voyage de troisième année, notre ami Heurteau

étant à ce moment en route pour l'exploration de la Nouvelle - Calédonie, du moins les deux compagnons de 1869 avaient pu se réunir, et, pour compléter les observations qu'ils avaient recueillies alors en Belgique et en Prusse Rhénane, ils débutaient par un séjour à Przibram, où Henry tenait à étudier de près les remarquables ateliers de préparation mécanique créés par M. de Rittinger. Il en publia, dès son retour, la description dans un mémoire spécial () , qui forme la suite et

le complément de celui qui avait été inséré en

1871

dans les Annales des mines. Le reste du voyage fut consacré à un séjour à Schemnitz , où l'accueil sympathique fait aux deux ingénieurs français leur permit une exploration approfondie de toutes

les mines du district, et une étude détaillée des intéressants gisements sur lesquels elles portent. Dans le travail qu'ils rédigèrent sur cette partie de leur mission et qui fut également accueilli par la Commission des Annales (***), il convient de mentionner comme exclusivement dus à ,(*) Ann. des mines, 7 série, I (1872), p. 105-248. (**) Ibid., 7' série, II (1872), p. 272-304, pl. VIII-XI. (***) Ibid., 7' série, III (1873), p. 207-401, pl. VI-VIII.