Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 234]

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RELATIONS ENTRE LA PRESSION, LE VOLUME

fois le vide dans l'appareil au moyen d'une pompe à mercure, 'en laissant chaque fois rentrer le gaz pur et sec à étudier. On mesure enfin la pression et la température du gaz, d'où l'on déduit la masse. On visse le réservoir

sur l'éprouvette de la pompe à piston mercuriel

de

M. Cailletet ; le tube gradué est entouré d'un manchon

en verre avec bain, en vue de régler et de mesurer la température. On presse graduellement jusqu'à obtenir dans le tube une petite quantité de gaz liquéfié. Après

s'être assuré que la température est fixe, on diminue très lentement la pression jusqu'à disparition de la dernière goutte de liquide ; on note alors le volume et la température de la vapeur saturée, dont la masse est connue. C'est ainsi que MM. Cailletet et Mathias ont fait, sur la vapeur saturée d'acide carbonique, neuf séries d'expériences au moyen de gaz. préparé à diverses reprises. Ces séries s'étendent de la température - 30° à + 300,2, et donnent un tableau de densités d'où nous extrayons les chiffres suivants, que l'on voudra bien rapprocher de ceux obtenus ultérieurement par M. Amagat et consignés un peu plus loin Températures.

- 29°,8

- 27 ,9 - 26 ,0 - 24 ,5 23 ,8

- 21 ,8 16 ,0

- 12 ,0

- 5 ,0

- I ,4 + 0 ,5 + 2 ,2 + 6 ,7 + 8 ,2 + 10 ,1

Densités.

Températures.

0,0352 0,0382 0,0414 0,0463 0,0475 0,0526 0,0596 0,0692 0,0850 0,0953 0,0983 0,1040 0,1223 0,1304 0,1414

+ 110,8

± 13 ,6 + 15 ,7 ± 17 ,3 + 19 ,7 + 21 ,3 + 232 :7 4

+ 25 ,0 + 26 ,1 + 27 ,0 + 28 ,1 ± 28 ,9 -I-

30 ,2

.

Densités.

0,1451 0,1585 0,1712 0,1835 0,2014 0,2155 0,2288 0,2369 0,2543 0,2685 0,2864 0,3041 0,3118 0,3507

ET LA TEMPÉRATURE DE L'ACIDE CARBONIQUE. 463

Cette variation rentre à peu près dans la formule empirique

D = 0,5668 - 0,00426. t - 0,084 V31 - 1.

Cela fait, il est légitime de procéder à l'étude des densités du liquide en présence de sa vapeur. La méthode employée à cet effet par MM. Cailletet et Mathias, repose sur le principe des vases communiquants, qui a été appli-

qué à la mesure des densités des liquides ordinaires par M. L. Amat (*). Un tube de verre en forme d'O allongé (PI. IV, fig. 2), présentant deux branches verticales de Orn,50 de longueur et Imm,5 de diamètre intérieur, communique à sa partie supérieure, par l'intermédiaire d'un tube deux fois recourbé, avec un réservoir en verre de 600 centimètres cubes, que l'on adapte dans une grande éprouvette à mercure en acier et où l'on peut, au moyen d'une pompe à mercure, comprimer le gaz. Dans le bas du tube en 0 se trouve un peu de mercure s'élevant dans les deux branches verticales. Lorsqu'on comprime le gaz du réservoir au moyen de la pompe et qu'en même temps on refroidit une des branches du tube en 0, il y distille du liquide qui comprime le mercure; on condense aussi un peu de liquide dans la seconde branche, pour éliminer l'influence de la capillarité des ménisques existant de part et d'autre.

Alors si D' est la densité cherchée du liquide, D la densité de vapeur saturée à 1°, précédemment déterminée, à la densité du mercure, on a pour l'équilibre + l') D' = /D +

,

d'où D'.

On opère toujours sur la même masse de gaz, qu'on liquéfie autant de fois qu'on le veut.

Les expériences ainsi faites entre - 34° et + 22° par (*) Atnat, Bulletin de la Soc. chini., nouv. sér., t. XLV, p. 482. Tonie IV, 1893.

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