Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 235]

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RELATIONS ENTRE LA PRESSION, LE VOLUME

ET LA TEMPÉRATURE DE L'ACIDE CARBONIQUE. 465

Ces résultats peuvent être approximativement reliés par la formule empirique

vapeur a la densité correspondant à la tension maxima ; car M. A. Perot (*) a fait remarquer que si l'on trace les isothermes de l'alcool, du chloroforme ou du sulfure de carbone d'après les expériences d'Herwig (**), la partie pseudo-hyperbolique correspondant à l'état de vapeur désaturée et la partie rectiligne correspondant à la période de liquéfaction ne se rencontrent pas à angle vif, mais se raccordent par un arrondi. M. Amagat se place donc constamment en présence d'un excès de liquide. Il liquéfie d'abord une partie du gaz de manière que le volume du liquide soit, par exeniple, le dixième de celui de la vapeur, et quand l'équilibre

D' = 0,350 + 0,0035. t + 0,101 I3f7.

liquéfaction de manière à tripler ou quadrupler la quan,.

MM. Cailletet et Mathias, se résument dans le tableau suivant (à rapprocher du tableau de M. Amagat) 34°,0 1,057 + 1°,3 0,907 30 ,0 25 ,0 23 ,0 14 ,5 11 ,5 8 ,2 3 ,3 1 ,6

1,013 1,016 0,998 0,985 0,966 0,955 0,936 0,910

+ 3 ,4

+ 6 ,8 + 11 ,O

+ 15 ,9 + 16 ,5 + 19 ,7 + 20 ,9 + 22 ,2

0,870 0,868 0,840 0,796 0,788 0,770 0,755 0,726

Si l'on trape un diagramme en prenant pour abscisses

les températures et portant sur chaque ordonnée les deux valeurs de D et de D', on obtient deux branches de courbes qui vont à la rencontre l'une de l'autre et paraissent tendre à se raccorder au point critique en une courbe parabolique unique avec tangente verticale. Ce résultat, annoncé par 'MM. Cailletet et Mathias, a été plus tard mis en question par les observations de MM. Cailletet et Colardeau, relatives à une inégalité de densités semblant subsister au point critique; mais, reprenant la détermination des densités D et D' par une méthode nouvelle, M. Amagat a de nouveau confirmé l'induction première (*) Dans cette nouvelle méthode, M. Amagat évite d'avoir à amener le fluide à l'état de vapeur saturée sans liquide, parce qu'il a remarqué qu'on observait difficilement l'instant exact de la disparition de la dernière trace de liquide ou de l'apparition de la première. D'ailleurs, il se peut que cet instant ne soit pas rigoureusement celui où la _Cl Comptes rendus, t. CXIV, 16 mai 1892.

est établi, il lit les deux volumes; puis on pousse la tité du liquide, et l'on mesure de même les nouveaux volumes.

Si P est le poids de gaz sur lequel on opère, D et D' les deux poids spécifiques, V et Y + Y, Y' et V' AV les volumes dans les deux états d'équilibre, on a àV = D' V' D', VD P

d'où l'on déduit

D et D'.

M. Amagat a pu., dans ces expériences, poursuivre les mesures jusqu'à quelques dixièmes de degrés de la température critique ; il devient alors incontestable que les deux lignes figuratives des densités du liquide et de la vapeur tendent à se raccorder exactement en une même courbe d'allure parabolique, comme l'avaient annoncé MM. Cailletet et Mathias (Pl. IV, fig. 1). L'abscisse maxima a, déterminée par la tangente ver.(*) A. Perot, Sur la mesure du volume spécifique des vapeurs

saturées el la détermination de l'équivalent mécanique de la, chaleur. (Aniz. chim. et phys., 6° série, t. XIII, 1888, p. 145.) .(**) llerwig, Pogyend. Ami., t. CXXXVII, 1869, p. 19.