Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 233]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

460

RELATIONS ENTRE LA PRESSION, LE VOLUME

Les températures ont été mesurées avec des there. mètres soigneusement vérifiés. Enfin .1a question de la dilatation des piézomètres, pressés soit par l'intérieur, soit de toutes parts, n'a pas été sans recevoir les soins de M. Amagat ; il a procédé à une étude spéciale de ces dilatations, ainsi que de la compressibilité du mercure (*)

Telle est, dans ses traits essentiels, la

méthode de

M. Amagat, qui paraît avoir apporté les plus grands soins aux diverses précautions et corrections, sur lesquelles nous n'insisterons pas.

Résultats. - M. Amagat a donné, en 1891 (**), des tableaux numériques résumant le résultat de ses recherches depuis la pression de 30 jusqu'à celle de 1.000 atmosphères ; les températures ont été élevées progressivement de 0° à 100°, puis des déterminations ont eu lieu à 137°, 198°, 258'. Ces tableaux donnent, pour chaque pression et chape

température, la valeur du produit pu. Les pressions

sont comptées en atmosphères ; les volumes sont évalués en prenant pour unité le volume occupé à 0° et à une atmosphère par la masse d'acide carbonique expérimentée. C'est au moyen de ces tableaux que nous avons dressé les diagrammes de la Pl. V, fig. 1 et 2 ; seulement ces diagrammes sont faits en prenant, à l'instar d'Andrews, p et y pour coordonnées de chaque isotherme. Pour avoir y, il a suffi de diviser chacune des valeurs de pv inscrites aux tableaux par la valeur de p correspondante. Les deux diagrammes ne diffèrent d'ailleurs l'un de l'autre que par l'échelle des p, qui est dix fois plus grande (*) Amagat, Recherches sur l'élasticité des solides el la compressibilité du mercure.(Ann. chim. et phys., 6' sér., t. XXII, janvier 1891.) Voir aussi 5' sér., t. XIX, 1880. (01 Comptés rendus, t. CXIII, 12 octobre 1891. Les mêmes résultats ont été récemment publiés aux Ann. de chim. el de phys.

ET LA TEMPÉRATURE DE L'ACIDE CARBONIQUE. 461

dans l'un que dans l'autre ; la fig. 2 résume ainsi 1"ensemble de la compressibilité jusqu'à 1.000 atmosphères, fig. 1 donne avec plus de détails cette même compressibilité jusqu'à 100 atmosphères seulement. Elle permet notamment de mieux voir les parties rectilignes correspondant, au-dessous du point critique, aux périodes

tandis que la

de liquéfaction.

La valeur constante de p pour chacune de ces parties rectilignes est la tension maxima de vapeur à la température correspondante. Les valeurs de y aux extrémités de cette partie rectiligne figurent les volumes qu'occuperait la masse considérée, sous cette tension, à l'état de liquide et à l'état de vapeur saturée : ce sont, à une constante près, les volumes spécifiques u et u'. Détermination des densités de la vapeur saturée et de son liquide. - Mais ces volumes spécifiques, ou ce qui revient au même les densités de la vapeur saturée et de son liquide, demandent à être déterminés par des expériences spéciales ; leurs valeurs ne résulteraient pas avec assez de précision du tracé général des courbes, qui comportent pour ces points une discontinuité.

L'étude de ces densités, tentée imparfaitement par Andréeff pour les raisons que l'on a vues, a été reprise par MM. Cailletet et Mathias (*) Ceux-ci mesurent d'abord

isolément la densité de la vapeur saturée ; cette densité connue, la densité du liquide s'en déduit au moyen d'une nouvelle expérience.

Pour déterminer, en premier lieu, la densité de la vapeur saturée, ils emploient un tube de verre épais gradué et jaugé, soudé à un réservoir cylindrique de 60 centimètres cubes, le tout pouvant résister à une pression .de plusieurs centaines d'atmosphères. On fait plusieurs (*) Cailletet et Mathias, Recherches sur les densités des gaz liquéfiés el dé leurs vapeurs saturées. (Journal de physique, 2 s., t. V, 1886, p. 549.)