Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 24]

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BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE

ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.

prétation devra mettre en lumière un phénomène de ride-

la surface du sol primaire semble une surface irrégulièrement bosselée, et non pas une surface plissée. En face

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ment, et permettra de comparer ces ridements récents aux plis du terrain houiller. Les courbes de niveau de la surface du sol primaire ont été tracées par M. Potier sur la carte géologique au 1/80000, avec une équidistance de 50 mètres. L'examen de ces courbes montre à première vue, aux deux extrémités du bassin français l'exacte coïncidence des dépressions récentes avec la cuvette houillère : au nordest de Valenciennes, les courbes très rapprochées indiquent une cuvette très accentuée, désignée par M. Olry sous le nom de vallée de Vicq; la dénivellation du fond et des bords dépasse 150 mètres, et cette cuvette, qu'on peut suivre à l'est jusqu'au delà de Mons, coïncide sur ,

tout son parcours avec la cuvette houillère. On remarque de plus, au sud de cette cuvette, une seconde inflexion des courbes de niveau (autour de Quarouble) ; cette cuvette

secondaire est superposée au petit bassin de Dour. Du côté de l'ouest, une inflexion très prononcée de la courbe ( 50) (Pl. II) indique de même une ondulation synclinale de la surface, située exactement au-dessus de

la terminaison amincie de la bande houillère , entre Bruay et Fléchinelle. Il y a donc là un double exemple très net de la coïncidence des plis récents et des plis anciens. Il faut ajouter qu'un bombement bien marqué, entre Fauquembergue et Arras, accompagne de Fléchinelle à Liévin le bord de la cuvette houillère; mais il s'en

sépare en ce dernier point pour continuer à peu près en ligne droite vers le sud-est. Si maintenant on veut compléter ces premières indications et suivre les ondulations de la suface primaire dans les parties intermédiaires , la constatation devient plus difficile. En réalité, ces premières courbes de niveau, espacées de 50 mètres, ne montrent pas, dans l'intervalle en question, le tracé d'une série d'ondulations parallèles ;

de la dépression du N.-E. de Valenciennes, surgit un large plateau qui s'élève vers le sud-est et recouvre la partie la plus profonde de la cuvette houillère (Anzin et Denain).

Ce plateau s'abaisse à l'ouest vers Arleux et paraît là interrompu par une dépression transversale qui se creuse à Douai à plus de '200 mètres au-dessous du niveau de la mer, et qui va rejoindre au nord-ouest la cuvette d'Hazebrouck. Cette dépression transversale coïncide à Douai avec la partie déviée de la cuvette houillère ; mais, pour le reste de son parcours, elle semble complètement indépendante des plis paléozoïques qu?elle coupe obliquement. Je n'essaierai pas de discuter ici la raison de ces irrégularités apparentes; il est clair cependant, d'après l'examen d'une carte d'ensemble (*), que le pla,teau signalé à l'ouest de Valenciennes est un des bords du ddine de l'Ardenne, dont M. Gosselet nous a fait connaître les nombreuses oscillations ; son existence est un fait indépendant des plissements, elle est le résultat d'un soulèvement

régional. Ce qu'il importerait de connaître, ce sont les ridements qui sont venus s'y surajouter et accidenter le détail de sa surface. Quant à la dépression transversale de Douai qui, sur la carte de M. Gosselet, parait se continuer jusqu'à Cambrai; elle perd son caractère de continuité quand on relève les cotes connues sur son parcours. Je crois qu'en réalité elle correspond à la réunion factice de plusieurs accidents, les uns transversaux, les autres longitudinaux. Quoi qu'il en soit, il faut, pour étudier la question, serrer de plus près l'examen de la surface des terrains primaires ; les courbes de niveau prises de 50 en 50 mètres sont trop espacées pour mettre en évidence des plissements qui, s'ils existent, sont proba(*) Gosselet, l'Ardenne, Pl. I.