Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 23]

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BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE

On se heurte tout d'abord, il est vrai, à une grosse

les ondulations de la craie au-dessus du bassin houiller n'ont pas fait l'objet d'une étude spéciale, et,

à cause de leur petitesse et du développement des alluvions, il y a peu d'espoir qu'on puisse les reconnaître avec une précision suffisante. Mais on peut aborder et résoudre la question en substituant à l'étude de la surface d'une des couches de la craie, celle dela surface sur laquelle repose

difficulté

le crétacé, c'est-à-dire de la surface des terrains primaires. Cette surface représente une ancienne surface de dénudation marine, et ses irrégularités actuelles, aussi bien que celles d'une des couches de la craie, sont dues, ..en grande partie au moins, aux mouvements postérieurs -qu'elle a subis. On pourrait objecter que la dénudation n'a pas en lieu en même temps pour tous les points, et que par conséquent il n'y a pas eu, à proprement parler, dans ce cas, une plaine, ou au moins une plaine unique, de dénudation marine ; mais au fond, cela importe moins qu'on ne

pourrait supposer. Le dessin des plis, toujours formés aux mêmes places, ne peut pas en être altéré; la surface étudiée ne conserve, en chaque point, la trace du phénomène de plissement qu'à partir du moment de la dénudation; il est donc possible que cette trace soit moins accentuée au-dessus des surfaces plus récemment dénudées; elle n'en doit pas moins s'accuser d'une manière continue par des sinuosités correspondantes des courbes de niveau. La seule cause d'erreur serait due aux mou- vements d'oscillation qui ont pu se produire entre les différentes phases de la dénudation. Mais la part de ces

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mouvements antérieurs n'est pas plus difficile à distinguer

que celle des mouvements postérieurs; le problème est toujours de reconnaître, dans les inégalités des courbes de niveau, celles qui sont dues à des mouvements d'autre nature. Ce problème peut être malaisé et, même dans

ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.

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certains cas, impossible à résoudre avec certitude ; mais il l'est autant pour la surface topographique d'une couche que pour celle de la surface du sol primaire. Le point important, dans un cas comme dans l'autre, est d'avoir des courbes de niveau exactes et rapprochées. Il y a une seconde objection plus sérieuse. Cette surface des terrains anciens, avant d'être exposée à la dénudation marine, l'a été pendant longtemps à la dénudation atmosphérique ; il a donc pu s'y creuser des vallées, dont

les traces n'ont pas été nécessairement effacées et qui peuvent y dessiner des lignes de dépression , indépendantes de celles des plissements. Mais, dans ce cas, on devra probablement trouver à la base du crétacé des dépôts fluviatiles ; de plus l'observation apprend que ces inégalités du sol envahi sont en général nivelées par les premiers dépôts. Si ces anciennes vallées existaient, les sondages et les puits, en traversant le crétacé, auraient trouvé sur leur emplacement des couches spéciales, ou au moins les couches de base plus épaisses. C'est ce qui a lieu pour le torrent d'A.nzin, mais rien de semblable n'a été signalé pour les autres points. Enfin, les terrains paléozoïques sont, pour la plupart, des terrains durs et résistants ; il est donc possible que

le travail des vagues n'en soit pas venu partout à bout et qu'il soit resté des îlots saillants au-dessus de la surface dénudée. 'Cela n'est guère probable, ou du moins ces inégalités ne doivent pas avoir une grande importance, si l'on en juge d'après la forme des courbes de niveau. Cela

est possible cependant, et c'est une cause d'erreur dont il faut tenir compte ; c'est peur cela surtout qu'il est désirable que cette première étude soit confirmée par l'étude de la surface d'une des couches de la craie. On peut donc conclure en somme que, si l'on arrive à interpréter d'une manière satisfaisante les courbes de niveau de la surface des terrains primaires, cette inter-