Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 15]

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BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE

ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.

velle et très grande probabilité en faveur de la loi de

l'étude des mouvements postérieurs à la période primaire. Je n'ai considéré jusqu'ici ces mouvements que

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Godwin-Austen.

Pour aller plus loin, il faudrait faire pour chacun des plis ce que Godwin-Austen a pu faire pour celui des North Downs, le suivre jusqu'à la bordure ancienne et montrer que là il vient en contact et se raccorde avec un pli de même sens des terrains anciens. Malheureusement cette constatation est dans la plupart des cas très difficile les terrains jurassiques qui viennent affleurer au contact des terrains anciens se relèvent assez rapidement vers l'ouest, et ce mouvement d'ensemble, indépendant du mouvement de plissement, en masque le plus souvent les effets ; les différences de niveau d'une même couche et la direction des pendages ne peuvent être utilisées qu'avec réserves. De nouvelles études spéciales sur le terrain seraient nécessaires pour arriver à quelque conclusion certaine. Il faut faire exception pourtant

pour un des plis les plus importants du nord de la Sarthe, le pli du Merlerault. Pour celui-là, M. Lecornu a montré récemment (*) que l'axe tertiaire prolongeait rigoureusement l'axe ancien. Ainsi, pour résumer ce qui précède, et en se bornant aux points qui sont hors de discussion : le réseau des-' plis tertiaires s'ordonne parallèlement aux lignes directrices des anciens plissements, en suivant toutes leurs inflexions; et, pour les deux seuls plis anticlinaux qu'on ait encore pu tracer jusqu'à la bordure paléozoïque, il y a

au contact rigoureuse coïncidence, en position et en direction, avec un pli anticlinal des terrains primaires. Coïncidence rigoureuse des plissements secondaires et

tertiaires. Il inc reste maintenant à examiner une série de nouveaux arguments fondés cette fois seulement sur (*) Bull. Soc. lirméenne de Normandie, 4 sér., t. 11, 1889.

dans leur dernier résultat, comme s'ils provenaient d'un phénomène unique. Or, ce phénomène de plissement n'a probablement pas été un mouvement brusque, et, en tout cas, n'a certainement pas été un mouvement restreint à un moment déterminé, ou même à une seule période de l'histoire géologique. On peut ainsi démontrer qu'il 'y a

eu des mouvements très appréciables dans l'intervalle de temps assez court qui sépare nos derniers dépôts jurassiques de nos premiers dépôts crétacés ; -on peut faire la même démonstration pour l'intervalle compris entre les dépôts crétacés et tertiaires. Mais on peut aller plus loin; on peut , au moins pour certaines régions isoler et étudier indépendamment de tous les autres les mouvements produits à ces époques bien déterminées ; on trouve ainsi que ces mouvements, quoique peu accen-

tués, ont donné lieu à de véritables plissements, et que les axes ainsi formés coïncident rigoureusement soit avec

ceux des plis plus récents, soit avec les axes résultant de la superposition de tous ces mouvements. En d'autres

termes, pour toute la durée des périodes secondaire et tertiaire, les plis de l'écorce terrestre, dans les bassins de Paris et de Londres, se sont constamment formés et reproduits aux mêmes places. Après ce qui précède, la part de l'hypothèse reste alors bien faible pour étendre la même conclusion à la formation des plis paléozoïques. Étude spéciale des périodes de transgression mariné.

Les périodes que je viens de citer comme permettant d'étudier à part une phase déterminée des mouvements du sol ne sont pas choisies arbitrairement ; ce sont celles Où il y a eu dans nos régions de grandes transgressions marines, c'est-à-dire celles où la mer, après avoir abandonné le pays, est venue l'occuper de nouveau. La pos-