Annales des Mines (1893, série 9, volume 3) [Image 14]

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BASSINS HOUILLERS DU NORD DE LA FRANCE

ET DU SUD DE L'ANGLETERRE.

sinent en quelque sorte d'elles-mêmes les axes des plis, plus ou moins accentués, qui traversent tout le bassin. Quelques-uns de ces plis, comme celui du pays de Bray, le plus important de tous, déterminent des saillies considérables, aved une retombée presque verticale des. couches, au moins sur un versant ; d'autres n'amènent que des dénivellations de quelques dizaines de mètres, avec des pentes presque insensibles ; mais le fait capital qui se trouve mis en évidence, c'est la continuité de ces accidents et leur ordonnance générale suivant une loi déterminée. Les axes se suivent parallèlement à faible. distance , comme le font ceux des plis des régions montagneuses ou fortement plissées. Ce sont des plis

vallée de la Marne pour aller passer l'un au-déssus , l'autre au-dessous de Sézanne ; plus au nord, les plis qui

s'échelonnent au nord de la vallée synclinale de la Somme, deviennent est-ouest dans la région de Péronne et de Saint-Quentin pour s'infléchir vers le nord-est du côté de Guise et de Cateau-Cambresis. En d'autres termes,

tous ces plis décrivent des courbes concaves vers le nord, qui entourent concentriquement la courbe semblable des bassins houillers. Cette courbe reproduit également, mais en l'atténuant, celle des plis paléozoïques qui

entourent au sud le Plateau central. La direction de la Seine et du Bray, qui pouvait sembler d'abord une direction discordante , reproduit celle de l'extrémité de la bande houillère entre Bruay et Fléchinelle; elle doit aussi être rapprochée de celle des plis de la -Vendée et de l'ouest du Plateau central. Enfin, pour ce qui est de l'infléchis-

enminiature, si l'on veut, mais disposés de la même manière que ceux des grandes chaînes, et l'on est en droit d'en conclure que, malgré la différence des détails et surtout malgré la différence d'échelle, c'est au même ordre de phénomènes qu'on a affaire dans les deux cas. Et maintenant, si l'on compare ce schéma des ondulations du bassin parisien à celui ,des plis paléozoïques reconnus sur son pourtour, on voit que les lignes tertiai-

sement général vers l'ouest quand on approche de la Bretagne, il ne peut, il est vrai, se reconnaître sur la carte de M. Dollfus, parce que les tracés des plis n'ont pu encore être déterminés avec précision dans la région crétacée et jurassique qui borde le massif ancien (*) mais, en Angleterre, où les ondulations des terrains cré-

res ont précisément tout le long de leur parcours les directions qu'on aurait été amené à donner aux lignes. de raccordement des plis paléozoïques. Il est vrai que la direction qui frappe d'abord est celle du pays de Bray et de la vallée de la Seine, c'est-à-dire une direction nordouest qui n'est ni celle des plis anciens de l'ouest, orientée en moyenne de l'est à l'ouest, ni celle des plis anciens de. l'est, orientée plutôt vers le nord-est. Mais cette divergence apparente est sans valeur ; car on ne compare pas ainsi des éléments homologues des différentes lignes: directrices. Si l'on poursuit les axes tertiaires plus loin vers l'ouest, on les voit se dévier progressivement vers l'est 'et.vers le nord-est : ainsi l'axe de la Seine et l'axe

du Bray se détournent à peu près parallèlement à la.

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tacés et tertiaires ont été étudiés avec le même soin qu'en France, la direction générale de ces plis est de l'est à l'ouest et conforme à celle des plis anciens de la côte. Il y a donc partout une dépendance étroite entre les plis anciens et récents ; les uns comme les autres appartiennent à un seul et même réseau. Il est clair que ce rapprochement, s'appliquant non plus à un seul pli, mais à tout un système de plissements, crée une flou-

.

(*) J'ai essayé dernièrement (Bull. Soc. géol., t. XX, p. 135 et suiv.) d'étudier la continuation de ces plis dans la Sarthe et dans l'Orne; il semble que de ce côté les axes, assez sinueux, oscillent autour de la direction est-ouest, comme le font d'ailleurs aussi ceux des terrains paléozoïques voisins.