Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 327]

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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.

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d'ailleurs aisément à souder et dessouder cent lampes en une heure ;- aussi la lampe Dinant fut-elle immédiatement employée dans la plupart des fosses grisouteuses : Chaufour, Dutemple, Davy, Réussite, Hérin, Turenne.

charbons dans la partie rétrécie de la veine. On avait alors commencé un montage qui, à 4',50 de hauteur, avait été envahi par le grisou et avait dû être immédiatement abandonné. La cheminée avait été reprise en descendant par la partie supérieure de la taille et ce tra-

Situation au point de vue de l' ae'rage. - Pendant que l'éclairage de sûreté subissait cette modification, la ventilation restait à peu près dans le statu quo ; la ventilation mécanique n'avait fait aucun progrès depuis 1865; les ventilateurs de Grosse-Fosse, de Thiers, du Verger, de Jean-Bart et de Bayard étaient encore les seuls qui existassent à la Compagnie ; en 1865, lors de la suppres-

vail allait être achevé quand un des ouvriers, voulant se rendre compte de ce qui restait à faire, pénétra dans le montage malgré la défense qui lui en avait été faite. Il était à peine monté de deux mètres qu'il tomba asphyxié sans pouvoir pousser un cri ; ses camarades ne s'aperçurent qu'une heure après de sa disparition, et il était mort depuis longtemps quand ils le retrouvèrent. Cet accident fut le début d'une nouvelle série de tristes événements qui vinrent désoler l'année 1874.

sion du foyer de Dutemple, on avait refusé d'installer un ventilateur à Ernest et on avait remplacé le foyer de

Dutemple par un nouveau foyer qu'on avait placé à Ernest. A la suite de la catastrophe de Turenne, le Fabry de Bayard avait été remplacé par un Lemielle de 7 mètres de diamètre et de 5 mètres de hauteur.

Situation au point de vue du tirage des mines.- Quant au tirage des mines, il était toujours soumis au règlement élaboré en 1866, c'est-à-dire que la poudre noire et la fusée étaient encore entre les mains des ouvriers, niais que ceux-ci ne devaient faire jouer aucune mine sans une autorisation expresse d'un surveillant. Cette situation se poursuivit sans accident grave jusqu'en 1873, époque à laquelle survint le fait suivant à la fosse du Chaufour.

Fosse du Chaufour, 21 février 1873 (Un tué). - La partie inférieure d'une taille de Grande-Veine du Midi, au niveau de 550 mètres, se trouvant en restreinte, on avait

Fosse Tinchon, 27 mai 1874 (Un tué, un blessé).

Le

27 mai 1874, une explosion éclatait à la fosse Tinchon dans la veine du Midi, au niveau de 532 mètres.

Deux ouvriers, en arrivant au pied de leur taille, s'étaient arrêtés dans la voie pour se débarrasser de leurs vêtements ; l'un d'eux avait posé sa lampe et un paquet de cartouches sur une saillie de la paroi près du toit de la galerie. Il existait en cet endroit, dans le toit, une fissure que l'on savait dégager du gaz, on avait même

pris quelques précautions à ce sujet, mais on avait toutefois laissé subsister en ce point un léger ressaut du toit, à la faveur duquel pouvait aisément se former une petite accumulation de grisou. Le gaz ainsi accumulé s'enflamma sur la lampe, brûla grièvement les deux ouvriers et mit le feu au paquet de cartouches, ce qui aggrava l'explosion.

continué à pousser seulement la partie supérieure et,

L'une des victimes succomba peu de jours après l'accident, l'autre survécut à ses brûlures.

après quelques mètres d'avancement, il était devenu nécessaire de creuser une cheminée pour le passage des

Grosse-Fosse, auquel des expériences récentes avaient

La fosse Tinchon était aérée par le ventilateur de