Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 291]

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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

AUX MINES DE BESSÉGES.

Trois ouvriers ont ressenti un mal de tête résultant soit du grisou, soit de l'hydrogène sulfuré qui l'a accom-

pas; on eut, en outre, une dizaine de fois des affluences plus ou moins considérables de grisou, lequel envahissait la galerie sur 100 ou 150 mètres de longueur, mais dans aucun de ces dégagements les lampes ne furent éteintes, et il n'y eut pas de charbon projeté. Dégagement 22° 2. Couche n° 1. Galerie en direction. Le 19 novembre 1888 on avait fait 100 mètres environ d'avancement dans une galerie en direction poussée à

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pagné. SECTION DE CRÉAL.

Les premiers dégagements instantanés qui ont eu lieu

dans le grand travers-bancs de Créai se sont produits dans des couches appartenant au faisceau de Bessèges et situées au mur de l'étage stérile. La plus importante de ces couches a été recoupée à 645 mètres du puits de Brissac ; sa pente était faible et la traversée s'est prolongée sur 41 mètres. Sur les 23 premiers mètres, sa puissance s'est maintenue à 1 mètre; à partir de là, elle s'est enflée rapidement jusqu'à 4r°,50 d'épaisseur. Dégagement n° I. - Travers-bancs de Créai. Couche n° 1

Ou avait recoupé la couche n° 1 sur 23, mètres de

longueur, et sa puissance au front de taille était de 1'1,80. Le charbon avait toujours été très tendre ; il suffisait de le gratter avec un manche cUoutil pour l'abattre ; le toit

était mauvais et il fallait voûter de 2 en 2 mètres. La couche ne semblait pas stratifiée par bancs réguliers; le charbon formait un amas de petits grains cubiques sans mélange de schiste. La couche a dégagé du grisou dès qu'on l'a touchée et ce dégagement s'est maintenu; on s'en débarrassait en amenant de l'air comprimé au front de taille. Le 1" août 1887, lorsqu'on eut donné seulement quelques coups de pic, il se produisit un abondant dégagement de grisou qui envahit la galerie sur 300 mètres de longueur, laissant à peine aux ouvriers le temps de se retirer vers le puits.

Du ler août au 15 Septembre on traversa la partie renflée de la couche; le grisou marquait dès qu'on touchait le front de taille, qui restait solide tant qu'on n'y touchait

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gauche du travers-bancs de Créal; on l'accompagnait d'une parallèle pour l'aérage. La couche avait, au front de taille, 0111,90 d'épaisseur ; le toit, solide quand on le découvrait, devenait ensuite lourd et exigeait un cadrage. Vers 3 heures du soir, les ouvriers remarquèrent que le front du chantier se déplaçait en s'avançant sur eux; ils suspendirent leur travail et écoutèrent les craquements qui se faisaient entendre ; au bout de quelques instants

une partie de charbon se renversa sur toute la hauteur du front de taille, et, en même temps, du grisou se dégageait en abondance, éteignant les lampes des ouvriers, et envahissait la galerie, la descente et la parallèle, obli-

geant les ouvriers à se retirer. Il avait été renversé environ 6 wagons de charbon. Quelques jours après un phénomène analogue,, mais moins violent, se produisit.

Le charbon, de très tendre qu'il était quand on poussait la galerie, devenait plus solide au bout de quelques jours, au point qu'on pouvait, après quelque temps, enlever les garnissages sans avoir le moindre éboulement. Dégagement 22° 3.

Travers-bancs de Créai. Deuxième

couche au-dessus de l'étage stérile. Le travers-bancs de Créai avait rencontré, à 1.050 mè-

tres environ du puits de Brissac, l'étage stérile, dans lequel il resta sur plus de 1.150 mètres. A 2.200 mètres

on quittait le stérile pour rentrer dans l'étage houiller supérieur. A 2.410 mètres on trouva une petite couche