Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 288]

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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

AUX MINES DE BESSEGES.

naître l'épaisseur de la couche au moyen d'un sondage, mais la friabilité du charbon ne le permit pas. Le 16 octobre, on avait 8 mètres de charbon découverts depuis le sol de la galerie jusqu'à la couronne. On enleva de 6 heures du soir à 2 heures et demie du matin 7 wagons de charbon en piochant, sans dégagement: anormal de grisou, bien que ce gaz marquât légèrement en couronne.. A ce moment il se produisit des craquements très forts ; les ouvriers se sauvèrent au plus vite et une de leurs lampes fut éteinte à 100 mètres du chan-

charbon, le 26 septembre, on eut fréquemment des irruptions de grisou éteignant les lampes et obligeant les ou-

vriers à se retirer pendant un quart d'heure ou 20 minutes; on évitait d'ailleurs de laisser le charbon abattu au chantier. Deux colonnes de tuyaux soufflaient de l'air au chantier ; comme on constatait de légers indices de grisou, on en plaça une troisième, et on jaugea dès lors

tier. Vers 10 heures du matin on put revenir vers le .chantier et l'on reconnut que 4 à 5 tonnes de charbon

tobre, à cause de soufflards importants. Dans l'intervalle, on essaya de remplacer l'aérage soufflant par un aérage

avaient été renversées ; de plus, la dernière longueur de voie posée sur le charbon avait été soulevée de 60 centimètres. On traversa ensuite la couche sans autre incident; tout le charbon (59 wagons) chargé était absolument friable et arraché. Dégagement 18. Couche Saint-Denis. Descente du huitième au neuvième étage. A la suite des dégagement du neuvième étage, on avait résolu de procéder avec

grande prudence pour commencer la descente à

laplus

partir du huitième, et notamment de découvrir la couche

sur une surface suffisante avant de l'attaquer. Après avoir reconnu la couche dans la bacnure par des trous de sonde,: on enleva le grès du toit par coups de mine isolés avec la poudre de Sevran-Livry, à 20 p. 100 de coton-poudre et 80 p. 100 de nitrate d'ammoniaque, avec des mèches de sûreté spéciales et des allumeurs de sûreté coiffant la mèche et déterminant l'inflammation de cette dernière par la réaction de l'acide sulfurique d'une petite ampoule sur une pastille. de chlorate de potasse et de sucre. Pendant l'enlèvement du grès, on constatait du grisou seulement en plaçant la lampe sur le sol otren remuant

le charbon. A. partir du moment où l'on entra dans le

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572 litres d'air par seconde à l'entrée des tuyaux et 409 litres au chantier. On marcha ainsi jusqu'au 10 novembre, sauf arrêts les 10, 11, 17 et 18, 24 et 25 oc-

aspirant au moyen des trois colonnes de tuyaux, espérant ainsi supprimer de petites quantités de grisou qui se montraient au-dessus des tuyaux, à 7 ou 8 mètres en arrière du front de taille. On obtint bien ce résultat, mais par contre le grisou marquait au chantier, les lampes s'échauffaient notablement et la situation devenait beaucoup moins favorable. On revint donc à l'aérage soufflant et, par une nouvelle disposition, on put porter à 0m3,948 le volume entrant dans les colonnes et à 0113,590 celui soufflant au chantier.

On essaya à plusieurs reprises de forer des trous de sonde dans le charbon; mais, sauf sur un parcours de 5 ou 6 mètres, le charbon s'est montré trop friable et le trou se bouchait au fur et à mesure. On arriva ainsi au 10 novembre. La couche avait perdu

de sa puissance, en même temps qu'elle était devenue plus dure, au point de deveir être travaillée au pic. Vers 9 heures un quart, le maître-mineur ne constata pas la moindre trace de grisou. Une demi-heure après, le chef de chantier remarque, que le charbon devient plus tendre et que des fragments de charbon se détachent tout seuls ; il prend sa lampe et se sauve. Les bois craquent autour

de lui, le charbon pétille et il entend un grand bruit