Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 286]

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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

AUX MINES DE BESSÈGES.

même temps qu'il sentit le charbon -se renverser sur lui ; sa lampe, couverte par le menu, s'éteignit. Pris dans le menu jusqu'aux genoux, Pastrey parvint à se dégager, en abandonnant un de ses souliers, et il gagna la descente à tâtons. Dans celle-ci, un monteur eut sa lampe éteinte et sentit un fort coup de vent. Les ouvriers 'qui arrivèrent au haut de la ,descente, pour porter secours, eurent également quatre lampes éteintes sur sept et le grisou envahit, au haut de la descente, 90 mètres du travers-bancs

30 mars 1889, une faille inverse avait produit deux lèvres de charbon ; on prenait en même temps ces deux lèvres et le rocher compris entre elles. Un avancement de 1 mètre

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qui n'était pas sur le parcours de l'air. Il fallut plus de 12 heures pour balayer le chantier, bien que la colonne de tuyaux soufflât vivement ; on reconnut que 4 tonnes de charbon menu avaient été renversées. Le charbon avait l'aspect ordinaire ; il provenait d'une cavité en forme de four de 1'1,50 en avant du dernier bois. La couche était réglée et avait Im,30 d'épaisseur. Bacnure du neuvième étage au pasDégagement 9. sage d'une couche. La bacnure du neuvième étage avait recoupé une couche serrée dans le pied à 0"1,20 et ayant en couronne 0m,70 à 0m,80 d'un charbon très friable. On avait déjà déblayé la

plus grande partie du charbon lorsque la partie supérieure de droite s'éboula et donna un dégagement de grisou qui obligea les ouvriers à quitter le chantier pendant 1 heure et demie. Dégagement 10. - Couche Sainte-Barbe. Remontée du septième au sixième étage. En 1887-1888, il avait été ouvert dans la couche SainteBarbe un courant d'air, partie en descendant, partie en remontant. L'exécution avait été difficile à cause d'un abondant dégagement d'acide sulfhydrique qui occasionnait des maux d'yeux aux ouvriers. On avait repris le travail pour élargir la descente en vue de la taille entre le septième

et le sixième étage. Au point où l'on se trouvait,

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avait été fait dans la lèvre inférieure sous le rocher. Le samedi 30 mars 1889, vers 4 heures du soir, le mineur Domergue travaillait à faire du charbon par petites souscaves et abatages successifs, le charbon ayant besoin d'être travaillé ; s'apercevant que le charbon devenait

plus tendre et tombait tout seul, il se retira avec sa lampe à 5 ou 6 mètres en arrière derrière un contour du. traînage. Il entendit un fort sifflement, puis un bruit plus fort ; de petits morceaux de charbon étaient projetés jusqu'à lui; quand le bruit eut cessé, il approcha avec précaution avec sa lampe, qui fut aussitôt éteinte en plein courant d'air. On ne constata pas la durée du dégagement, Domergue étant sorti ; on trouva au chantier environ 8 à 10 tonnes de menu renversé.

Dégagement 11. - Même chantier que le précédent.

Le nerf de rocher qui séparait les deux lèvres de charbon devenant trop épais pour l'abattre, on avait fait passer l'air au front de taille de la lèvre inférieure par un galandage qui arrivait jusqu'à 11'1,80 de l'avancement.

Le maître-mineur n'avait pas remarqué de grisou le 6 avril au matin. Pendant que le mineur Domergue char-

geait un panier de charbon, il entendit le même bruit qu'au précédent dégagement et sentit une forte odeur d'hydrogène sulfuré ; le dégagement a encore duré 4 à 5 minutes. Il s'est détaché du front de taille, d'un trou en forme de four, 5 à 6 tonnes de charbon. Dégagements 12 et 13. Même chantier que le précédent.

Le 20 avril, vers 8 heures du matin, l'ouvrier Martin entendit un sifflement très fort qui dura pendant trois quarts