Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 285]

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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

AUX MINES DE BESSÉGES.

Cette descente avait été entreprise non loin d'un fort dérangement qui avait arrêté l'avancement de la galerie. Elle n'avait que 7 à 8 mètres et n'était pas encore aérée

paru; 2 tonnes de charbon menu avaient été renversées ;

par des tuyaux. Le 23 décembre 1887, vers 8 heures du soir,

céder le chantier d'un trou de sonde de 111',50 de longueur; cela n'empêcha pas deux nouveaux dégagements, qui remplirent également de grisou la galerie plate. Dégagement 7. Saint-Auguste Ter. Bacnure

l'ouvrier de la descente entendit tout à coup un sifflement et sentit en même temps un fort mouvement dans le charbon. Sa lampe fut éteinte ; celle de son manoeuvre

dans la galerie resta allumée. A 2 heures et demie du matin, le maître-mineur constata encore que la descente était pleine de grisou ; à la tournée du jour, il avait disparu. On trouva au chantier environ 1%5 de charbon provenant du chantier lui-même, ou d'une cloche formée par un dérangement à 1'11,50 en arrière ; derrière le charbon renversé, on retrouva le grand dérangement qui avait arrêté l'avancement de la galerie. Saint-Auguste Ter. Galerie plate Dégagement 6. du neuvième étage.

Cette galerie plate attaquée après le percement au fond de la descente du huitième au neuvième étage avait été amorcée de '25 mètres environ, puis abandonnée à, cause de l'abondance de grisou. Reprise en avril '1888, après un mois et demi d'arrêt, cette galerie ne put être doublée, le grisou étant toujours abondant ; les cloches ne renfermaient pas de gaz, l'aé-

rage soufflant étant très actif, mais on constatait des soufflards. Le 20 avril au matin, les maîtres-mineurs n'avaient pas constaté de grisou, lors de leur visite. Une

heure après, c'est-à-dire à 10 heures et demie, le mineur Darbousset venait leur déclarer qu'il avait senti le charbon venir sur lui et qu'il avait cru se trouver en présence d'un coup d'eau. Le grisou avait envahi les 30 mètres de galerie plate et un petit travers-bancs de 35 mètres ; il avait éteint la lampe du manoeuvre au bas du plan incliné. On constata, trois heures après, que le grisou avait dis-

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la couche avait 1101,30 de puissance et était réglée. A la suite de ce dégagement, les exploitants firent pré-

neuvième étage.

Cette bacnure allait vers la galerie plate dont il est question ci-dessus. A partir du 24 avril, on fit précéder le chantier par un trou de sonde au rocher de 1111,50 de profondeur. Dans la nuit du 10' au 2 mai, il rencontra la couche et on la découvrit complètement dans la nuit du

2 au 3, sans voir marquer le grisou. Dans la journée du 3, on y entrait en galerie plate sur la droite. Vers 11 heures du matin, il se produisit un fort soufflard qui renversa environ 1 tonne de charbon. A 1 heure et demie, le maître-mineur Pontet reconnut du grisou en

couronne jusqu'à 120 mètres en arrière dans le retour d'air.

On perça ensuite sans nouveau dégagement subit, mais toujours en présence du grisou. Dégagement 8. Saint-Auguste Ter. Galerie plate vers le milieu entre les neuvième et dixième étages. Cette galerie fut entreprise pour reconnaître la direction de la couche à ce niveau. Le charbon était très friable, et on avait quelque peine à se débarrasser du grisou, malgré un aérage assez actif. La galerie avait atteint 28 mètres en peu de temps, et les parements forçaient tellement qu'on allait l'arrêter pour reboiser. Quand on travaillait, on avait presque toujours un léger indice de grisou près de la couronne, derrière les bois. Le 9 novembre 1888, vers onze heures du matin, le mineur Pastrey travaillait à l'avancement lorsqu'il entendit tout à

coup un bruit sourd, suivi d'un sifflement très fort en