Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 284]

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AUX MINES DE BESSEGES.

DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

ques jours, l'aérage 's'opérant par une colonne de tuyaux soufflant très fort. Vers 10 heures du matin, le mineur

Jourdan piochait le charbon de la descente, sa .lampe étant accrochée à 1 mètre environ en arrière, lorsqu'il entendit tout à coup un bruit sourd, semblable à un petit coup de mine qui crève, puis un sifflement. Sa lampe fut éteinte et il sentit le charbon se soulever en quelque

sorte et les parements se rapprocher. Il se retira à tâtons, et rencontra ses deux manoeuvres dont les lampes s'éteignirent également, car le grisou était arrivé au sommet de la descente en même temps qu'eux. Il fallut

une bonne heure au courant d'air pour balayer le grisou.

Au fond de la descente, on trouva à peu près l',5 de. charbon menu renversé. La cOuche avait en ce point environ 11n,20 d'épaisseur

d'un charbon tendre et très brillant ; sa pente était de 0'1,70 à 0m,80 par mètre, et elle ne présentait pas de dérangement appréciable. La descente a pu être menée jusqu'au huitième étage sans autre incident.. Couche Saint-Auguste Ter. DesDégagement 2. cente du huitième au neuvième étage. La descente était commencée de quelques mètres lors-, que, vers le 3 novembre 1886, il y eut un fort dégagement de grisou et renversement de 300 kilogrammes de charbon. La couche avait environ Im,30 avec une inclinaison de 0",90 par mètre; quelques mètres plus loin , elle était serrée à 0'1,50. Couche Saint-Auguste Ter. GaDégagement 3. lerie plate parallèle inférieure à la galerie de roulage du huitième étage. Cette parallèle était menée sur une largeur de 3m,50. à 4 mètres. L'air était amené un peu en arrière par nu_

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galandage venant du neuvième. En juillet 1887, un jour que le mineur Jourdan piochait son charbon, il entendit un fort coup de vent et sentit le charbon se renverser sur

lui. Sa lampe s'éteignit et le- grisou envahit la galerie plate jusqu'à la descente. Après une demi-heure., on put

pénétrer au chantier où l'on reconnut environ 1,5 de charbon menu renversé ; on remarqua la présence dans le charbon d'une fissure devant correspondre à un dérangement. La couche avait I111,30 et le charbon était très tendre. Dégagement 4. Couche Saint-Auguste Ter. Galerie du huitième étage. L'aérage de ce chantier était fait par une colonne soufflante; il était très satisfaisant; le 9 décembre 1887 au matin, le maître-mineur n'y avait pas reconnu la moindre trace de grisou. .Vers 5 heures et demie du soir, l'ouvrier Pradier y faisait une petite sous-cave, lorsqu'il entendit un bruit sourd, pareil à un petit coup de mine. En même temps, il sentit le charbon se renverser sur lui à

l'état de menu. Sa lampe, accrochée à l'extrémité des tuyaux, s'éteignit, et il se sauva à tâtons ; il put cependant revenir; en poussant une benne, chercher sa lampe, sans être gêné par le grisou. Au moment, où il arrivait devant

la descente située à 38 mètres en arrière, où travaillait Galliard, celui-ci eut également sa lampe éteinte; en ce point débouchait un courant d'air supplémentaire. On n'a pas constaté combien de temps il a fallu pour balayer le grisou, qui avait disparu le lendemain à 4 heures du matin.

Deux tonnes de charbon présentant l'aspect ordinaire avaient été renversées ; on reconnut à l'entaille supérieure une fissure assez profonde tapissée de plaques de sulfate de chaux. Dégagement 5. Couche Sainte-Barbe. Descente du septième au huitième étage.