Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 253]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

du nord), de 0,004 vers les niveaux de 80 et 100 mètres (colonne du sud), de 0,0035 vers 180 mètres et enfin de 0,0015 au niveau de 240 mètres, sur les petites quantités de minerai rencontrées à ce dernier niveau. On a observé un phénomène analogue, sur les filons Saint-Armand et Amantine, de Pranal; la teneur en argent du plomb d'ceuvre était, près de la surface , de 0,0025 pour le premier, 0,0035 pour le second, alors qu'elle se réduisait à 0,0015 et 0,0025 vers 70 mètres. Mais en ce qui concerne les autres filons de Pontgibaud, notamment le filon Saint-Mathieu, de Pranal, les gîtes de Mioche, la Grange, Rosier et loure, on ne constate rien de semblable. La richesse en argent peut rester constante, comme dans le filon Saint-Mathieu, ou bien subir des variations irrégulières impossibles à définir,

comme dans le filon Saint-Georges, de Roure, et les gîtes de Rosier. Ces variations en profondeur correspondent à

des variations tout à fait analogues dans la richesse en argent de diverses veines voisines. Dans le stockwerk du filon Virginie, par .exemple, la teneur en argent du plomb d'ceuvre oscille entre 0,006 et 0,0028, suivant la veine considérée. À Pranal, les chiffres correspondants sont de 0,0012 pour le filon Henri et le filon Suzanne, de 0,0025 pour le filon Saint-Mathieu, de 0,0035 pour le filon Amantine, ces divers filons étant pris au niveau d'écoulement. Dans d'autres districts métallifères on voit des échantillons pris à petite distance dans le même filon présenter

des variations de teneur en argent dans le rapport de 1 à 50.

On peut donc conclure que la profondeur n'exerce aucune influence appréciable sur la teneur en argent du remplissage ; mais il y a lieu de tenir compte de l'influence des remaniements secondaires dus à l'action atmosphé-

rique. Sous l'influence oxydante exercée par les eaux

DE PONTGIBAUD.

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d'infiltration, la pyrite et la blende disparaissent peu à

peu en ne laissant d'autre trace

que les matières

ocreuses formant le chapeau de fer des filons. L'argent qui était contenu dans les sulfures disparus se con-

centre d'abord sur ceux qui ont résisté davantage à l'oxydation, la galène par exemple, puis dans les minéraux oxydés du plomb qui représentent le produit final d'altération de la galène elle-même. Ce phénomène ne se produit pas exclusivement sur place ; l'argent se dissout en partie dans les eaux d'infiltration, descend avec elles en suivant le filon lui-même, qui constitue toujours pour ces eaux une voie de facile circulation et va se précipiter sur

les sulfures intacts, à un niveau inférieur. Lorsque la dénudation progressive de la surface enlève peu à peu les

affleurements du gîte, ceux-ci ont déjà été épuisés, ,au moins partiellement, de l'argent qu'ils contenaient :et argent s'est enfoncé pour ainsi dire dans le plan du filon et s'est concentré dans une certaine zone inférieure, audessous de laquelle on retrouve le gîte avec sa teneur primitive.

Les détails de ce phénomène de transport peuvent se trouver mieux caractérisés ailleurs qu'à Pontgibaud ; il semble, par exemple, qu'ils aient présenté à Huelgoat une netteté exceptionnelle. On rencontrait, en effet, dans ce filon une première zone, voisine des affleurements et presque complètement oxydée, où dominaient l'argent natif et les chlorures ou chlorobromures d'argent disséminés dans une masse ferrugineuse; dans cette masse se trouvaient disséminés des nodules de galène corrodée à la surface, d'une richesse exceptionnelle en argent ; puis venait une zone de sulfures complexes, partiellement' altérés, également très argentifères ; enfin, on arriVaWatt remplissage initial, formé de galène, blende, pyrit'êLe chalcopyrite, tous ces minéraux contenant tli?; l'argehe4 proportion plus ou moins forte. Tome I, 1892,

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