Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 254]

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DE PONTGIBAUD.

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ÉTUDE SUR LES cliTES MÉTALLIFÈRES

A Pontgibaud, le phénomène est moins net, mais son influence nous semble néanmoins hors de doute. Pour s'en rendre compte, il suffit de se reporter aux données fournies par l'étude géologique générale de la région. De cette étude il résulte que depuis le pliocène moyen, c'est-à-dire depuis une époque où les gîtes étaient déjà formés, la vallée de la Sioule s'est approfondie d'une quantité considérable. Pour estimer l'importance de cet approfondissement, il suffit de comparer la cote de la base des coulées de basalte ancien, recouvrant des affleurements de filons, à celle des points rapprochés situés au fond de la vallée. On trouve ainsi que la vallée a dû se creuser de 110 à 120 mètres en face de loure et de la Brousse, de 220 mètres à la hauteur de Pranal. Pendant la période de creusement, les affleurements situés au-dessous du niveau de la vallée devaient donc subir, sur une étendue verticale importante, progressivement croissante, l'influence des eaux atmosphériques. Cette influence a dû être active depuis loure jusqu'à la Brousse, très faible à Barbecot et Pranal, où les parties exploitées des gites affleurent au fond même de la vallée.

Les mêmes considérations montrent que l'affleurement actuel des filons de Pranal correspond à une profondeur de formation presque équivalente à celle des niveaux in-

férieurs de loure ou de la Brousse. En effet, l'altitude de cet affleurement est en moyenne de 560 mètres environ, tandis qu'elle est de 760 à 770 mètres à la Brousse et qu'elle atteint 800 mètres à loure. La région qui s'étend de Barbecot aux Combres représente donc en réalité ' une zone profonde du remplissage primitif, zone fort peu altérée par les actions secondaires ; or, on y observe des

richesses très variables soit au point de vue de la proportion relative de plomb dans le remplissage, soit à celui

de la teneur de la galène en argent. Il est difficile de

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donner une preuve plus concluante du peu d'influence qu'exerce la profondeur, considérée, à ce point de vue, sur la valeur intrinsèque des gîtes métallifères.

CONCLUSIONS.

1° Les filons métallifères de Pontgibaud se sont formés -avant le milieu de l'époque pliocène, probablement après le commencement de l'époque miocène ; ils ont eu pour -origine principale des réouvertures de filons de granulite ou microgranulite encaissés dans le micaschiste ou dans le gneiss.

2° Le rôle prédominant des phénomènes de réouverture empêche de constater dans les fractures initiales, remplies postérieurement par le minerai, aucun des caractères de régularité géométrique signalés dans les districts où les cassures se sont ouvertes directement dans des strates homogènes. L'orientation et l'inclinaison des filons ou éléments de filons n'ont donc pas d'influence appréciable sur la puissance du remplissage. 3° La richesse intrinsèque du remplissage primitif ne dépend pas de la profondeur ; elle paraît dépendre au contraire, dans une certaine mesure, de la nature plus ou moins feldspathique de la roche granulitique à travers laquelle la réouverture s'est produite. La répartition de l'argent dans le minerai semble avoir subi des remaniements dus à l'action des agents atmosphériques.

4° ,De ces diverses causes résulte une grande irrégularité dans la répartition de la richesse métallifère; le seul élément précis qu'on puisse déduire des faits observés en vue de faciliter les recherches futures, est la consta-