Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 241]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

DE PONTGIBAUD.

Le premier groupe se subdivise en deux faisceaux secondaires, distants horizontalement de 250 mètres environ. Le plus oriental , celui de Barbecot , est dirige

étendue explorée de mille mètres environ. La zone productive de ce filon comprend des éléments orientés entre N. 24° E. et N. 45° E. ; dans la partie stérile, située au midi, le filon dévie vers l'orientation nord-sud, coupe

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presque exactement vers le nord-est; il a été suivi sur une longueur totale de 600 mètres environ et paraît correspondre sur toute cette étendue à une cassure unique.. Celui de Brot au contraire comprend deux filons très rapprochés, explorés sur une longueur de 250 mètres, orientés N. 20° E. dans leur partie productive et déviant peu à peu vers la direction nord-sud dans leur partie stérile,. c'est-à-dire vers leur extrémité méridionale.

A Pranal, une classification des filons d'après leurs directions respectives est fort difficile à faire. Non seulement ces directions varient avec les filons, mais encore

pour chacun de ceux-ci elles changent suivant le point considéré. Sur le filon Saint-Mathieu, par exemple, on observe toutes les orientations possibles comprises dans un angle de 45° entre le nord et le nord-est. Le filon Saint-

Armand offre des inflexions tout à fait analogues. Le seul des filons de Pranal qui présente sur une certain& étendue une direction sensiblement rectiligne est le filon Henri, orienté N. 45° E., c'est-à-dire parallèle au filon

de Barbecot, dont il est séparé par un intervalle horizontal de 800 mètres. Connu sur 600 à 700 mètres en direction, ce filon est généralement peu productif, mais il peut être considéré comme l'axe du champ de fractures de Pranal. A l'est, à une distance horizontale de 150 mètres, se trouve une cassure parallèle tout à fait stérile, qui a été suivie à l'extrémité sud des travaux du puits Saint-Martin et qui paraît correspondre à une des épontes du puissant

filon d'orthophyre visible à la surface en amont de ce puits. A l'ouest, au contraire, à une distance horizontale variant de zéro à 250 mètres, se trouve le filon Saint-Mathieu, dont le tracé est très sinueux sur une

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d'abord le filon Henri, puis semble aller rejoindre la veine stérile appuyée sur le gros filon de porphyre situé à l'est. Dans l'intervalle des trois fractures principales énumérées ci-dessus, on observe des cassures diagonales dont l'orientation ne s'écarte pas de plus d'une dizaine de degrés d'un côté ou de l'autre de la ligne nord-sud. Ce sont les filons Amantine, Saint-Félix et Saint-Armand à l'est du filon Henri, le filon Suzanne à l'ouest du même filon. Ces fractures secondaires ont fourni une quantité importante de minerai, malgré leur faible développement en direction.

En somme, la structure du faisceau exploité à Pranal est très compliquée ; sa complication parait dériver de celle d'un réseau préexistant de filons de granulite qui s'est réouvert au moment de la formation des gîtes métallifères. L'importance du rôle joué par les réouvertures de ce genre

est un trait caractéristique de la région de Pontgibaud. On vient de voir que les fractures principales de Pranal semblent diverger d'un point situé au sud pour s'écarter ensuite et peut-être se réunir finalement de nouveau dans la direction du nord. Cette dernière hypothèse n'a pas été vérifiée directement ; le point de convergence des filons Henri et Saint-Mathieu du côté nord, s'il existe, serait à une assez grande distance des travaux de recherche les

plus avancés dans cette direction. Elle est néanmoins vraisemblable, étant donnée l'analogie qui existe entre la structure générale de la région de Pranal et celle de la région de loure. A l'inverse des gîtes de Pranal, celui de la Brousse pré-

sente une structure peu compliquée. C'est une fracture