Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 240]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

Les filons métallifères de Pontgibaud ne pénètrent ni dans les basaltes de Chalusset, appartenant à la période quaternaire, ni dans les basalte de Laudine et de Roure, dont l'éruption correspond au pliocène supérieur ; leur formation est donc antérieure à cette dernière époque. Elle est même antérieure au pliocène moyen, car le

filon de Saysoubre ne pénètre pas dans les alluvions ponceuses de cette période, bien nettement définies par les débris végétaux qu'elles renferment. On ne connaît pas, dans les environs de Pontgibaud,

de formations sédimentaires plus anciennes pouvant servir de points de repère et on est par suite réduit à des conjectures pour fixer une limite inférieure de l'âge des filons. Il y a lieu de présumer cependant que la formation de ces filons ne peut guère remonter au delà de la période miocène, d'après les considérations suivantes. La direction générale des filons de Pontgibaud est sensiblement parallèle à celle des failles qui limitent la Limagne du côté de l'ouest, et on peut présumer que le développement des deux faisceaux de fractures s'est effectué

simultanément. Or, les failles limites de la Limagne se sont ouvertes entre le dépôt des arkoses tongriennes , fortement relevées sur le bord du plateau supportant la chaîne des Puys, et celui des couches aquitaniennes, sensiblement horizontales, qui occupent la plaine (*).

Cette manière de voir est confirmée par l'existence, dans les arkoses tongriennes elles-mêmes, à Royat par exemple, de filons orientés à peu près nord-sud, peu ou point métallifères, mais riches en barytine et ayant fourni

en abondance de beaux cristaux de cette substance. L'aspect de la barytine provenant de ces filons est assez différent de celui que le même minéral présente dans les (") Michel Lévy, Bulletin de la Société géologique de France, 1890, p. 698. il

DE PONTGIBAUD.

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gîtes de Pontgibaud ; néanmoins, il y a là un rapprochement intéressant qui peut contribuer à fixer une limite supérieure probable pour l'ancienneté du remplissage métallifère prédominant dans la région. Le dépôt de ce remplissage aurait donc eu lieu entre le milieu de la période miocène et celui de la période pliocène. Il est possible que le phénomène initial de réouver-

ture des anciens filons granulitiques 'soit antérieur à l'aquitanien , mais la formation du remplissage métalli-

fère doit être postérieure.

D'après la relation observée dans beaucoup de localités entre l'apparition des rhyolithes et la formation de filons argentifères, on pourrait supposer que ce remplissage est contemporain des éruptions acides qui ont signalé

le début de l'activité volcanique au Mont-Dore, c'est-àdire à peu près du pliocène moyen. Ce n'est là qu'une hypothèse sans fondement bien précis; si on l'admettait, mi devrait en conclure que la venue métallifère s'est produite alors que la région présentait déjà les grandes lignes de son relief actuel. Nous avons vu en effet qu'à l'époque du pliocène moyen la dépression de la Sioule commençait

à se manifester, bien que son creusement fût loin d'être aussi avancé qu'aujourd'hui. DISTRIBUTION DES FRACTURES INITIALES

Lorsqu'on cherche à grouper d'une manière rationnelle

les gîtes métallifères de Pontgibaud, on constate qu'ils

peuvent se rattacher à cinq faisceaux indépendants, d'importance fort inégale. Ce sont, en allant de l'est à l'ouest : 1° Barbecot et Brot ; 2° Pranal ; 3° la Brousse 4° Mioche, la Grange, Rosier et les deux filons pricipaux .de Roure ; 5° le filon Saint-Denis de Rosier, auquel on pourrait peut être rattacher l'extrémité sud des travaux

de loure.