Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 142]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

la position des divers faisceaux et leur marche approximative, en reliant ensemble les sondages qui donnaient des houilles de même nature, et en tenant compte d'ailleurs des diverses circonstances de gisement observées, telles que l'inclinaison des couches dans les forages et dans les travaux par fosses, et leur direction. La limite méridionale de la zone, à son affleurement au tourtia, pouvait elle-même être tracée approximativement d'après les résultats combinés des divers sondages au sud, et toutes ces indications, combinées avec celles que fournissait la connaissance déjà acquise de la position de la crête dévonienne des collines d'Artois, pouvait servir à guider les explorateurs ; et elles ont parfois permis de modifier les périmètres des concessions. En somme, le bassin a été conquis avec une remarquable rapidité, en cinq ans, de la fin de mai 1847 à la fin de février 1852, sur une longueur de plus de 42 kilomètres à partir de la limite de la concession d'Aniche. Le terrain en a d'ailleurs été partagé entre les diverses Compagnies, de manière à les mettre dans des conditions autant que possible égales. Le nom de M. du Souich restera attaché à la découverte du bassin houiller du Pas-de-Calais. Il y a pris une part considérable, non seulement par ses études géologiques, par la carte qu'il a dressée, par son Essai sur les recherches de houille dans le Nord de la France, mais encore par le contrôle continu et assidu qu'il opérait sur les différents sondages, et par ses conseils incessants

ainsi déterminés d'un commun accord entre lui et les Compagnies, soit pour rechercher le prolongement de la zone, soit pour en reconnaître les limites et en étudier la

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aux explorateurs ; en communiquant aux Compagnies, au moment où elles se formaient, tous les documents propres

à les guider dans leurs travaux ; plus tard en observant les résultats de ces travaux et en les coordonnant, de manière à signaler les points qui restaient à éclaircir, et à indiquer la marche à suivre dans les recherches ultérieures. Presque tous les points d'exploration ont été

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l'on peut affirmer que c'est en très grande partie à ses conseils et à sa direction que l'on doit d'avoir pu, en un temps aussi court et avec un constitution ; et

nombre relativement restreint d'explorations effectuées, eu égard à la grande superficie, résoudre les points les plus importants de la question à l'étude. Cette part prise par M. du Souich dans la conquête du bassin houiller a été maintes fois reconnue et signalée par les ingénieurs qui furent ses coopérateurs, et par les savants qui furent les témoins compétents de ses efforts. Nous citerons particulièrement à cet égard le témoi-

gnage de M. Gosselet, professeur à la Faculté des sciences de Lille, qui, dans une lettre adressée il y a quelques années à M. Hébert, membre de l'Institut, au sujet de ses propres études sur le terrain houiller, et qui a été imprimée à Lille, écrivait cette phrase : « M. du Souich, alors ingénieur des mines à Arras, suivit avec le plus grand soin les recherches faites dans le pays. En maintes circonstances, il guida les travailleurs avec une science qui n'avait d'égale que sa modestie et son désintéressement, et c'est plutôt à lui qu'on pourrait appliquer en justice la phrase écrite par M. Reclus. » En parlant ainsi, M. Gosselet faisait allusion à un passage de la Géographie d'Élisée Reclus, où l'auteur, attribuant a Iii. Gosselet lui-même la découverte des houillères du Pas-de-Calais, disait : « Enfin les grandes houillères furent révélées, et cela grâce aux indications de la science pure : ni le hasard, ni des recherches capricieuses n'y eurent la moindre part. En étudiant avec le

plus grand soin les couches superficielles, M. Gosselet suivit par le regard de l'intelligence et délimita avec une grande précision les assises de houille qui continuent à