Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 139]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUIC.H.

les terrains de formation postérieure au terrain houiller qui s'appuient contre les précédents, ou se cachent immédiatement sous la craie en ne laissant apparaître que

des témoins extrêmement circonscrits. Il avait aussi esquissé approximativement, d'après les résultats comparés des observations de surface et des divers sondages précédemment exécutés, la limite souterraine du terrain jurassique, qui traverse en écharpe le département. L'examen attentif de la série des affleurements dévoniens lui permit de distinguer des alignements analogues à ceux du Boulonnais, indiquant un relèvement antérieur à l'époque houillère, et dont le pied a pu former le rivage de la mer carbonifère. D'un autre côté, le tracé que M. du Souich a pu faire, comme il vient d'être dit, de la

limite du terrain jurassique montra que de nouveaux mouvements importants devaient avoir suivi, à un intervalle plus ou moins grand, la période houillère, en produisant un nouveau relèvement du terrain de transition, en même temps que l'émersion du terrain houiller luimême, et en produisant des accidents plus ou moins considérables. Ces mouvements correspondraient au soulèvement rapporté par Élie de Beaumont au système du Thtiringerwald. Plus tard encore, après le dépôt de la craie, un nouveau mouvement, plus ou moins brusque, a affecté tous les terrains dans la direction des collines d'Artois. C'est ce mouvement qui a déterminé les derniers reliefs de la contrée, et qui, en relevant de nouveau les terrains paléozoïques, avec la craie inférieure, le long des collines d'Artois, a permis aux dénudations postérieures de les faire paraître au jour, et a servi ainsi à mettre en évidence la ride souterraine au pied de laquelle le terrain houiller avait dû se déposer. Les mouvements antérieurs avaient constitué cette chaîne dans ses traits primitifs ; les autres

ont déterminé les accidents qui ont affecté le terrain

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

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houiller' après son dépôt ; les directions de ces divers mouvements s'écartent d'ailleurs peu les uns des autres. Mais l'axe d'Artois s'abaisse du côté du sud-est, et c'est par suite de cet abaissement, en même temps que du relief antérieur des terrains paléozoïques dans la chaîne primitivement soulevée, que les affleurements de ces terrains cessent d'être visibles à la limite du territoire de la commune d'Aix-Noulette. Au delà, il faut traverser une épaisseur considérable de craie avant d'arriver au terrain de transition ; et c'est ainsi qu'a cessé le jalonnement qui eût pu guider pour trouver le prolongement du bassin houiller de Valenciennes, et qu'on a pu être trompé sur la direction de ce prolongement.

Dans deux rapports adressés au Conseil général du

Pas-de-Calais en 1844 et 1849, M. du Souich a insisté particulièrement sur le fait qui précède, et sur la probabilité de la déviation du terrain houiller vers l'O.-N.-O. au couchant de Douai.

Après les travaux de 1835 à 1841, le fait d'une déviation était rendu certain ; l'étude géologique de la contrée venait à son tour fournir, sur le sens de cette déviation, des renseignements précieux, de nature à simplifier beaucoup le choix des points d'exploration. Aussi, lorsque le problème fut repris, quelques années après l'abandon des premières recherches, il put être résolu avec une grande

promptitude.

2e période de recherches. - Un forage exécuté en 1841 à Oignies pour la recherche de l'eau jaillissante, et qui fut poussé jusqu'à 400 mètres,

rencontra le terrain houil-

ler à la profondeur de 151, mètres

mais oh n'y fit pas

attention sur le moment, et le fait ne fut connu que beaucoup plus tard, en 1847, par le Service des Mines. dn'e esrtrelelrlemsen.

Ce

t que de 1846 que date la nouvelle période

Le 20 juillet 1846,

un sondage était commencé dans