Annales des Mines (1891, série 8, volume 19) [Image 138]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. DU SOUICH.

Malheureusement ces nombreux travaux d'exploration étaient loin d'être coordonnés d'une manière rationnelle, et beaucoup étaient en quelque sorte entrepris au hasard. M. du Souich se donna comme tâche de prémunir les explorateurs contre les erreurs d'appréciations qui les faisaient persévérer dans des tentatives inutiles. Il fut assez heureux pour faire abandonner bon nombre de travaux négatifs, et pour empêcher des entreprises qui eussent été désastreuses en entraînant des dépenses stériles considérables. La plupart des sondages forés au voisinage de Douai et d'Arras arrivèrent bientôt à des terrains qui devaient être jugés franchement négatifs ; il fallut éclairer les explorateurs sur certains caractères trompeurs des roches rencontrées. La fosse de Monchy-le-Preux, reprise comme il est dit ci-dessus, ne tarda pas à donner une lumière complète par les fossiles qui y furent trouvés , et elle fut abandonnée .à la fin de 1840. Celle de Pelves, commencée en 1838 au nord de Monchy, fut abandonnée en 1841, après la rencontre de calcaires, probablement dévoniens.

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ment, une forte déviation dans l'intérieur même de la concession d'Anic,he. Malheureusement, comme il a été

dit, celle-ci était inexplorée, et les explorateurs étrangers, d'après les résultats des trois sondages ci-dessus, semblaient n'avoir à leur disposition pour des recherches qu'une très faible étendue au nord de cette concession.

Un découragement complet succéda à l'engouement des années précédentes. Il devint presque impossible de faire comprendre aux chercheurs que le problème n'était pas résolu définitivement ; ce n'est que quelques années plus tard qu'ils devaient le reprendre.

- Vers la fin de cette période de recherches, M. du Souich travaillait à l'exécution de 'la Études géologiques.

carte géologique du Pas-de-Calais. En commençant les études relatives à cet. ouvrage, il était allé étudier sur place le bassin houiller de Belgique et les terrains qui lui sont subordonnés ; il en avait rapporté, en même temps que de nombreuses notes, une collection de roches des diverses formations paléozoïques,

destinées à servir de points de comparaison et à être

Tous les autres forages le furent successivement , dès 1839 et 1840; il restait démontré que la zone houillère

mises sous les yeux des explorateurs, ainsi que des échan-

ne se prolongeait pas vers le sud-ouest au delà de Douai. D'un autre côté, les recherches du voisinage de Marchiennes avaient montré qu'il restait, au nord de la concession d'Aniche, une certaine étendue de terrain houiller, représenté par les assises les plus inférieures; mais

rassique et permien. En 1841, il avait complété l'étude du Boulonnais et re-

ce terrain paraissait limité à peu de distance à l'ouest.

fut mise, cette année même, sous les yeux du Conseil gé-

Des sondages, faits en 1835 et 1836 par la Compagnie des Canonniers à Vred, à Flines et à Lallaing, tendaient à indiquer, que vers Bouvignies, au sud d'Orchies, la limite septentrionale de la zone s'infléchissait fortement au sud. On pouvait assurer, dès la fin de 1840, que si la

néral du département. Elle ne fut d'ailleurs imprimée qu'en 1851 ; mais elle resta, jusqu'à cette époque, dans le bureau de l'ingénieur, où elle pouvait être consultée

zone houillère se prolongeait, elle éprouvait, avec des accidents encore inconnus de dislocation et d'étrangle-

tillons des morts-terrains eux-mêmes, craie, terrain juconnu la plus grande partie des affleurements du terrain de transition le long des collines d'Artois.

En 1844, la minute de la carte était terminée et elle

par tous les intéressés. Indépendamment des affleurements dévoniens qui accu-

sent le relèvement des terrains de transition, M. du Souich y avait figuré, sous le nom de trias ou permien,