Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 242]

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GÉOLOGIE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES.

saute série des assises garun-miennes est exclusivement marine. Si, à cette époque, les communications océan°. méditerranéennes paraissent s'être modifiées comme le témoignent les dépôts sablo-gréseux et les sédiments laguno-lacustres que l'on rencontre sur les deux versants

de la chaîne, elles n'ont cependant pas cessé d'exister comme l'attestent la présence des Stegaster et des Co. raster dans le sud-est de l'Espagne, la province d'Aragon et le bassin de l'Adour, etc., et celle de lambeaux sénoniens, daniens et éocènes au Mont-Perdu. Ce n'est que vers la fin de l'Éocène que le mouvement d'affaissement cesse (je laisse volontairement de côté les oscillations secondaires qui ont été relevées en différents points de la région pyrénéenne). La dislocation post-nummulitique, préparée par les oscillations ascendantes marquées par les dépôts des poudingues éocènes, clôt la série des grands mouvements orogéniques de la région. Je n'ai pas à m'occuper ici des dénudations et des mouvements secondaires qui se sont produits entre le Nummulitique et le Quaternaire. OBSERVATIONS SUR LES ROCHES OPHITIQUES ET LES ROULES RÉCENTES DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES.

Les premiers géologues qui se sont occupés des Pyrénées, Bourguet , Palassou., Charpentier, etc., ont signalé l'abondance des roches éruptives, ophites, et remarqué leur fréquence au milieu des argiles bariolées. Les opinions les plus diverses et les plus contradictoires. ont été émises sur leur âge, leur origine et leur rôle. Les uns ont considéré ces roches comme anté-triasiques ou triasiques, les autres comme post-éocènes ou post-

tertiaires, enfin certains les ont regardées comme des roches sédimentaires d'âges divers. On trouvera Phis -

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torique complet de cette intéressante question dans les publiés par Delbos , Magnan, Dieulafait , DI. Michel Lévy, Viguier, etc., etc. IL Michel Lévy a montré, dans sa remarquable étude des ophites des Pyrénées, « que l'âge des euphotides et des ophites semble osciller entre le Trias et le Miocène, soit que l'on considère chaque groupe naturel de roches isolément, soit qu'on en regarde l'ensemble. De patientes observations stratigraphiques sur le terrain, corroborées par l'analyse microscopique des roches, pourront seules résoudre définitivement cette question si controversée, et restreindre tout au moins la limite plausible des inmémoires

certitudes.' »

Les recherches que j'ai entreprises dans la région occidentale des Pyrénées pour l'étude des terrains secondaires et de l'Éocène inférieur, me permettent de contribuer pour une faible part à la solution de la question si bien formulée par M. Michel Lévy. Je m'empresse

d'ajouter que les observations ayant spécialement trait aux roches éruptives ont été souvent faites avec la collaboration de M. Beaugey, ingénieur au corps des mines

à Pau, chargé du service de la carte géologique de France (Région des Pyrénées).

Dans une note publiée dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, nous avons montré, M. Beaugey et moi, que certaines roches éruptives des Pyrénées oc-

cidentales ont produit des phénomènes de métamorphisme très nets sur les strates encaissantes appartenant à l'Aptien, au Cénomanien et au Garumnien. J'ai signalé ces phénomènes dans le courant de ce mémoire. L'étude microscopique de ces roches, pour laquelle M. Michel Lévy a bien voulu nous prêter son savant et bienveillant

concours, nous a permis de reconnaître une série de types récents, microgranulite, syénites à hornblende saltique, porphyrites passant plus ou moins à la structure