Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 241]

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GÉOLOGIE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES.

dans sa Monographie de l'étage aptien en Espagne (p.30),

que les calcaires de l'Aptien supérieur à hoplites fissicostatus, etc., reposent directement sur le Lias à Montalban et au val d'Arhio, et sur le Jurassique inférieur à, Obou et à Josa. Si la transgressivité et la discordance de l'Aptien sur les termes plus anciens n'est pas démontrée, il n'en est pas de même pour le Gault et les autres étages crétacés, Les calcaires à Toucasia carinata sont le premier témoin du retour de la mer à l'époque crétacée dans la partie méridionale du bassin Aquitano-pyrénéen. Après le dépôt de l'Aptien supérieur, l'affaissement de la région

s'est continué, on ne peut douter que l'extension de la mer albienne a été plus considérable que celle de l'Aptien ; j'ai signalé la trangressivité discordante des dépôts

gréseux du Gault sur les schistes précambriens et les argiles bariolées du Trias aux environs d'Ascain et au nord de Sare. Le caractère littoral de ces sédiments est marqué par la présence de poudingues composés d'éléments quartzeux du Trias et d'éléments phylladiens du Précambrien; M. Stuart Menteath a aussi signalé des galets d'ophite dans ces dépôts qu'il rapporte au Lias. De même que la mer albienne a dépassé la limite méridionale de la mer aptienne, de même, la mer cénornanienne s'avance plus au sud et également plus au nord (Charentes). Les dépôts littoraux (poudingues cénornaniens), dans la région qui nous occupe, sont reportés à 5 kilomètres au sud de Sare ; on y rencontre généralement des

éléments détritiques empruntés à la plupart des étages plus anciens, même du Gault (calcaire à Horiopleura Lamberti), ce qui permet de croire que la transgression cénomanienne a été précédée d'oscillations qui ont relevé les dépôts albiens sur les bords du bassin. Magnan a signalé dans les Pyrénées une discordance très marquée entre la

Craie cénomanienne et le Crétacé inférieur (Aptien et

AGE DES ARGILES BARIOLÉES GYPSIFkRES.

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Gault), qui l'a conduit à admettre « qu'il y a eu entre la Craie inférieure et la Craie supérieure une dislocation suivie de dénudations. » M. de Lacvivier admet également « qu'après le Gault, il s'est produit quelque grand

cataclysme et peut-être un changement dans le relief du sol. » M. Roussel, qui n'accorde à cette dislocation qu'un caractère local, pense que l'on doit se garder d'y attacher l'importance que supposait Magnan. » La présence dans les conglomérats ou poudingues cénomaniens d'éléments variés empruntés à la pluPart des étages antérieurs ne me paraît pas exiger des accidents si considé-

rables que l'admettent Magnan et M. de Lacvivier, et semble trouver surtout son explication dans la transgressivité de la mer cénomanienne sur les terrains plus an-

ciens. De même que les sédiments du Gault, ceux du Génomanien reposent, au sud de notre région, tantôt sur le Précambrien, tantôt sur le Trias et même sur le Jurassique dans les conditions qui ont été signalées plus haut. La transgressivité du Turonien, du Sénonien, du Danien et de l'Éocène, est également marquée par les lambeaux crétacés et tertiaires que l'on rencontre dans l'axe de la chaîne ; aux Eaux-Chaudes et aux Eaux-Bonnes, le Turonien repose sur la série ancienne et sur le granite. De même que dans les Pyrénées centrales, les assises du Danien inférieur des Pyrénées occidentales reposent en stratification concordante sur le Sénonien; les Pyrénées n'ont donc pas été affectées par les oscillations qui, à la fin de la période sénonienne, se sont manifestées dans le bassin parisien; mais, après les dépôts du Danien inférieur, la région orientale des Pyrénées, Haute-Garonne, Ariége, etc., a subi une série de mouvements d'émersion et d'immersion attestés par l'intercalation de dépôts lacustres et lagunaires dans les couches marines du Garumnien. Ces mouvements ne se sont pas étendus à la Partie occidentale (Basses-Pyrénées, Landes), où la puisTome XVIII, 1890.

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