Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 243]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

436

GÉOLOGIE DES PYRÉNÉES OCCIDENTALES.

ophitique , dont quelques - uns paraissent trouver leurs

analogues dans les roches tertiaires du _Portugal. Nous

traiterons plus en détail de leur composition dans le travail que nous préparons avec M. Beaugey. Je me contente, pour l'instant, de rappeler que dans les Pyrénées

occidentales une partie des roches désignées sous la vague dénomination d'ophites sont bien des roches récentes, épanchées après le Garumnien. Il faut noter que

ces roches modernes se rencontrent soit

isolées

au

milieu du Crétacé (fig. 28, 29, 30, 36 (*), 37, 38), soit au contact des argiles bariolées du Trias et des calcaires du

Danien, comme je l'ai indiqué pour la syénite récente située à 1 kilomètre est de Lasseube (fig. 28 bis). Quant aux diabases ophitigzies qui ont été signalées dans le courant de ce travail, j'ai montré qu'elles sont toujours situées dans l'axe des plis-failles post-nummulitiques, à l'exception de quelques pointernents traversant les schistes précambriens (fig. 7, 8 et 9) et les grès triasiques de la Rhune (fig. 2). Ces derniers pointements ne

peuvent fournir aucune indication sur l'époque de leur

venue; la situation des premiers semble

indiquer que

(*) La coupe que j'ai relevée récemment au sud d'Arcangues (fig. 36, Pl. VI) est celle qui nous montre le plus nettement la pénétration des filons de porphyrite dans les couches crétacées. Légende de la fig. 36 (Pl. VI) '1.

Porphyrite

Banc de brèche, composé de fins éléments calcaires, phylladiens et quartzeux Bancs de calcaire avee bandes siliceuses (.dalles h, silex rubané) Porphyrite

Dalles à silex rubané Banc de brèche composée d'éléments calcaires, phylladiens et

quartzeux, au milieu desquels se trouvent englobés des fragments de diabase ophitique Porphyrite Calcaire à silex rubané et filon de porphyrite Porphyrite. Dalles à silex rubané.

6',00 1.,50 3.,00

n.,30

environ 3.,00

OBSERVATIONS SUR LES ROCHES OPHITIQUES.

437

leur épanchement est contemporain de la formation des accidents post-nummulitiques; mais cette explication a contre elle la rencontre de nombreux galets de diabases ophitiques dans les conglomérats et les poudingues albiens

et cénomaniens. Il est intéressant de rechercher si on peut arriver à préciser l'époque de la venue de ces roches d'après les observations qui ont été relevées par différents auteurs et celles qui me sont personnelles.

On peut affirmer tout d'abord que les diabases ophitiques sont post - triasiques comme en témoignent les nombreux phénomènes de pénétration à travers les argiles bariolées de Dax (Pl. VI, fig. 40), de Saint-Pandelon (Pl. VI, fig. 39), Villefranque (Pl. III, fig. 10), de Salies (Pl. IV, fig. 21 bis), etc. Il n'existe pas dans la partie occidentale de la plaine sous-pyrénéenne de diabases ophitiques en relation avec le Jurassique ;

en revanche, le cas est fréquent dans le

département de l'Ariège. M. de Lacvivier a figuré de nombreux pointements ophitiques traversant ce terrain sur la carte géologique qui accompagne ses Études géologiques du de'partement de l'Ariège. Il n'est pas sans intérêt de rappeler ce que dit notre confrère au sujet de Ces roches (*). « Les ophites qui paraissent les plus récentes se-montrent à la base du Jurassique. Est-ce à dire qu'elles sont postérieures à ce terrain? je ne le crois pas. C'est généralement à la limite de ce terrain, au point de contact avec d'autres formations (**), que nous les trouvons, là où il y a des fractures et des failles. Tout au plus

Pourrait-on admettre que les ophites décomposées de la route de Saint - Girons, notamment celles de Ségalas, Castelnau-Durban et Lescure, sont venues après l'Infrabas. Sur .ces points elles paraissent l'avoir disloqué et en (*) Loc. cit., p. 36. (**) Beaucoup de pointements

figurés par notre confrère sont

Cependant placés en plein Jurassique.