Annales des Mines (1889, série 8, volume 16) [Image 244]

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L'INDUSTRIE DU CUIVRE

DANS LA RÉGION D'HUELVA.

mines de la province d'Huelva , quelques déclarations aussitôt oubliées qu'enregistrées. Le 20 septembre 1569, c'est un nommé Juan de Cabrera qui annonce la découverte d'une mine située dans

En 1637, 1661, 1695 on donna encore par trois fois la concession de ces scories, chaque concession nouvelle montrant bien que là précédente était restée vaine ; enfin, il faut arriver à 1725 pour trouver à Rio-Tinto un commencement sérieux de travaux à la suite de la venue dans le pays d'ingénieurs allemands ayant fuit leur ap-

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le territoire de Zalamea ; le 17 janvier 1570, autre mine,

« de quelque métal que ce soit », située à la Venta de la Gangosa , c'est-à-dire à la Cimada de Rio-Tinto. Le 13 juin 1570, enregistrement des dépôts de scories de Rio-Tinto signalés par un nommé Francisco Perez de Ca'laies. En réalité, aucun travail ne fut fait pendant plus d'un siècle encore. Quelques améliorations avaient pourtant été apportées peu à peu à l'organisation des mines. Le 22 août 1584, Philippe II avait promulgué la loi plus rationnelle qui a régi l'Espagne jusqu'au début de ce siècle ; il y avait reconnu le droit de l'inventeur et jus.

qu'à un certain point, le principe de la liberté industrielle; en 1607, une pragmatique avait diminué encore l'impôt des mines ; enfin, en 1624, on avait; enlevé la juridiction des mines au Consejo de Hacienda trop incom-

pétent, pour la donner à une Junta de minas spéciale. Mais on était au moment de la découverte de l'Amérique dont les richesses ruinèrent vite l'Espagne, et l'expulsion des Morisques, en 1609, avait détruit presque tous les germes d'industrie.

La JUnta de minas, pour justifier son existence, se contenta de faire faire quelques recherches. Le ler novembre 1627, Philippe IV, sur son avis, signa une ordonnance

envoyant le licencié Grégorio Lopez Maclera reconnaître et étudier la mine de Zalamea (près Rio-Tinto). On fondit alors en guise d'essai le « métal blanquillo» avec deux fois son poids de cuivre, mais on ne put ainsi,

bien entendu, se débarrasser de l'arsenic, du soufre et de l'antimoine qu'il contient, et on en conclut que les scories étaient inutilisables.

prentissage dans les mines du Hartz.

Il y avait longtemps que l'on avait eu l'idée d'appeler des mineurs allemands en Espagne. Dès 1523, Marc et Christophe Fuggers, les riches négociants d'Augsbourg, entrepreneurs des mines d'Alma-

den, avaient attiré des hommes experts du Hartz et de l'Erzgebirge. Aussi, quand, en 1556, après la découverte de Guadalcanal, on songea à reprendre aussi Rio-Tinto, D. Augustin de Zarate écrivit à Philippe II qu'il était nécessaire, si l'on voulait réussir, de faire venir deux cents Allemands. Ce projet ne fut réalisé qu'en 1725 par un certain Liebert Wolters auquel on doit la reprise de l'exploitation à Rio-Tinto. Ce Wolters , né à Stockholm, vivait alors pauvrement à la cour d'Espagne, soutenu par les libéralités de l'ambassadeur de Bavière qui l'avait connu à une époque où il recherchait les fameux galions submergés de la baie de Vigo. Ayant quelques connaissances de mécanique et un esprit entreprenant, il se fit, en 1725, donner la concession des mines de RioTinto, Guadalcanal, etc., et tenta aussitôt de former une société.

L'année suivante, il avait encaissé plus de 10.000 doublons (de deux écus d'or chacun); il appela alors des ouvriers de Suède et d'Allemagne et envoya un ingénieur,

Robert Shée, étudier les mines étrangères. Deux ans après, malheureusement, il se tuait dans la mine de Rio-

Tinto. Mais son neveu et héritier, D. Samuel Tiquet Junior, après un long procès, parvint enfin, vers 1745, à se faire accorder de nouveau la concession et poursuivit