Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 323]

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NOTICE HISTORIQUE.

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

encore jusque vers le milieu de l'Empire pour disparaître depuis cette époque. § 5.

L'École depuis la réforme de 1848-1849

jusqu'au décret de 1856. li

L'administration confia l'étude préalable de la réorganisation de l'École des mines à une commission spéciale de membres du corps des mines, constituée par décision du 16 juin 1848, sous la présidence de Cordier. Cette com- mission comprenait des ingénieurs pris à l'École et en dehors : Dufrénoy, Le Play, de Sénarmont et Couche représentaient l'École ; Boulanger, Sauvage et Le Chatelier, qui fut à la fois secrétaire et rapporteur de la commission, l'élément étranger. Le travail de cette commission amendé sur quelques points par le conseil de l'École, transformé en ce moment, comme nous allons le dire, en Conseil central des Écoles des mines, est devenu l'arrêté ministériel du 17 avril 1849, qui fut, en fait, jusqu'au décret ac-

tuel de 1856, la charte de l'École aux lieu et place de l'ordonnance de 1816 et des actes qui l'avaient accompagnée. Cet arrêté de 1849, si soigneusement préparé, ne subit, avant le décret de 1856, que quelques modifications

de détail sur le système de notation dans les examens,

introduites par les arrêtés du 31 janvier 1853 et du 24 avril 1854. Le décret de 1856 n'a d'ailleurs pas abrogé totalement l'arrêté de 1849 et ceux qui l'ont modifié ; on

admet qu'on doit combiner les clauses résultant de ces actes qu'on peut appeler de l'époque intermédiaire avec les dispositions qui découlent du décret.

L'arrêté ministériel de 1849 n'a fait en somme, en dehors de quelques dispositions de détail sur le fonctionnement intérieur de l'École, que consacrer toutes les amé-

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liorations successives introduites ou projetées par le conseil et l'administration de l'École, de 1845 à 1847. La scolarité pour l'enseignement professionnel propre-.

ment dit était désormais porté à trois ans pour tous les élèves, sans distinction d'ingénieurs et d'externes ; aussi bien l'article 2 stipulait expressément leur assimilation pour tout ce qui concernait l'enseignement, cours oraux et exercices pratiques (*). Aux cours qui subsistaient depuis l'origine ou se trouvaient avoir été déjà créés par décisions spéciales, venait enfin s'ajouter la législation des mines.

Les cours préparatoires pour les élèves externes qui n'étaient pas de force à aborder l'enseignement spécial étaient maintenus avec plus de développement que lors de leur création en 1844 ; deux cours distincts, l'un de mécanique et physique et l'autre de géométrie descriptive et calcul infinitésimal, étaient créés à la place du cours unique confié jadis à Delaunay (**); mais l'année des cours préparatoires se trouva désormais placée en dehors et en (*) Cette clause doit s'entendre et s'entend pour les exercices pratiques intérieurs. Pour les voyages, les élèves externes ne sont

tenus à rien après leur troisième année, tandis que les élèves ingénieurs ont à effectuer un voyage au sujet duquel ils rédigent un journal et deux mémoires dont l'importance est à tous égards considérable. (**) Le cours unique de 1844-1845, dédoublé en 1848-1849, de-

vait enfin constituer trois cours distincts en 1868 par la séparation de la physique. La répartition des matières entre les deux cours de mathématiques a varié avec le temps. L'analyse et la mécanique ont été réunies en 1856. Plus récemment, en 1882,

l'analyse a été réunie à la géométrie descriptive; et la mécanique seule a fait l'objet d'un cours distinct. Les programmes de chaque cours ont du reste varié en même temps et dans le même sens que les programmes respectifs de la classe de mathématiques spéciales et de l'Ecole polytechnique, de façon que les cours préparatoires de l'Ecole des mines pussent toujours être placés utilement à la suite de l'enseignement de cette classe et comme remplacement de l'enseignement donné dans cette Ecole.