Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 314]

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L'É.COLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

combler, dans l'enseignement de l'École, une lacune dont

Peu après, en 1835, lorsque Brochant de Villiers résigna ses fonctions de professeur titulaire, on sépara (*) sa chaire unique en deux chaires distinctes, l'une de minéralogie, l'autre de géologie, confiées la première à Dufrénoy et la seconde à Élie de Beaumont. Sans doute, en fait, depuis 1827, cette séparation existait; mais autre chose est dans l'enseignement une suppléance partielle confiée à deux personnes différentes, ou deux chaires distinctes. Chacun de ces deux cours ne durait à l'ori-

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les inconvénients se seraient fait sentir de plus en plus vivement. Combes commença à donner dans son enseignement à l'étude des machines, des machines à vapeur en particulier, et à la résistance des matériaux, l'importance que ces matières réclamaient. Son cours devint un cours d'Exploitation et de mécanique; si la première théorie des machines à vapeur du classique Traité d'exploitation nous paraît aujourd'hui quelque peu arriérée, elle constitua pour l'époque une nouveauté et un grand progrès (*). Etienne, les usages de l'administration à cette époque lui permirent de s'occuper en même temps de la direction d'exploitations telles que celles de Sainte-Marie-aux-Mines, et surtout de Rochela-Molière et Firminy, et de se former ainsi à la connaissance des choses que l'on enseigne avec d'autant plus d'autorité que l'on arrive par leur pratique à les mieux connaître sous toutes leurs faces. Combes resta titulaire de la chaire d'exploitation des mines à Paris pendant vingt-quatre ans, jusqu'en 1856; mais il cessa son enseignement effectif dans l'année scolaire 1848-1849, date à partir de laquelle il se fit suppléer par Callon qui, en 1856, lui succéda comme titulaire. Son Traité d'exploitation des mines (3 vol. in-8°, Paris, 18141845) reproduit ses leçons à l'Ecole des mines de Paris, à l'excep-

tion de ce qui concernait les moteurs hydrauliques; ce traité a été le premier ouvrage de cette nature publié en France; il est resté classique dans le monde entier jusqu'à l'apparition du cours publié par Gallon. Combes avait été nommé de l'Académie des sciences en 1847 dans la section de mécanique, à la place de Gambey. 'a présidé le conseil général des mines, après la mise à la retraite d'Elie de Beaumont, en 1868. (*) Dans les matières se rattachant plus directement à l'exploitation des mines, on doit à Combes de nombreux progrès dans les petites comme dans les grandes choses : il préconisa les mèches de sûreté ou bickford, les câbles métalliques pour l'extraction; on lui doit aussi un théodolite pour les levés souterrains et un anémomètre; il a signalé les défauts de la lampe Davy a cherché à y remédier; ses études sur l'aérage des mines et les ventilateurs eurent un retentissement mérité; elles ont posé les fondements d'une théorie alors presque inconnue et d'une importance capitale pour les mines.

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gine qu'un an (**).

Avec Dufrénoy, la cristallographie reprit dans l'enseignement de l'École la place qui lui revient de par la tradition d'Haüy ; Brochant de Villiers, qui se rattachait quelque peu à l'École de Werner, s'y arrêtait moins. Il serait inutile d'insister sur l'importance de l'enseignement géologique, si nouveau et d'une telle hauteur de

vues, que donna Élie de Beaumont, proclamé à juste titre le maître de la géologie française. Quelques années après le dédoublement de la chaire de Brochant, pendant la seconde série de transformations poursuivies par Dufrénoy, le cours de géologie reçut un

complément important et qui devait le devenir encore plus par la suite. A partir de 1845, après entente entre Dufrénoy et Élie de Beaumont, M. Bayle fit, comme annexe au cours de géologie, des conférences publiques de paléontologie qui furent tout de suite très goûtées. Dufrénoy, qui ne craignait pas d'assumer la responsabilité des initiatives utiles, avait pris sur lui d'organiser ces (*) Arrêté ministériel du 6 novembre 18:35.

(**) A partir de 1856, de Chancourtois, qui suppléait Elie de Beaumont, répartit les matières du cours de géologie en deux ans, mais en en répétant une partie chaque année; au reste, jusqu'en 4875, date à laquelle de Chancourtois devint professeur titulaire, les élèves n'étaient tenus de suivre le cours de géologie qu'une année, la deuxième de l'enseignement.