Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 313]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

cesseurs Hassenfratz et Guenyveau. Il poursuivit jusqu'en 1853 la réalisation de ce plan avec ces idées de méthode et de généralisation qui furent une des caractéristiques

stitue un véritable musée systématique des sciences se rattachant à l'exploitation et au traitement des substances minérales ; ce musée n'est pas seulement destiné à faciliter l'instruction des élèves ; ouvert au public comme tous les autres musées, il peut lui offrir de précieuses ressources au point de vue scientifique ou technologique. L'établissement et le maintien d'un pareil musée à côté de l'École rentrent dans les traditions originaires de cette institution. A raison même de l'importance et du développement

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de son esprit (*).

L'ensemble des collections ci-dessus énumérées con-

(*) Pour ne pas avoir à revenir sur ce sujet, nous signalerons immédiatement ici le résultat auquel Le Play était arrivé en 1853, à la veille par lui de quitter l'École, avec l'aide de de Chancourtois qu'il se plaisait à reconnaître. Aux 1.238 échantillons provenant d'Ilassenfratz et aux 3.315 recueillis par Guenyveau, Le Play avait ajouté 21.693 échantillons dont les 9/10 recueillis

directement par lui-même dans ses voyages. Cet ensemble constituait un musée de l'industrie minérale, sans parler de la collection spécialement destinée aux leçons (3.200 échantillons) et de celle remise aux élèves pour étude (1.954 échantillons). 11 formait des suites naturelles partant des matières premières, combustibles et minerais, ou mieux pour ceux-ci des gîtes métallifères, pour arriver aux produits finis, en suivant la transformation des matières successives élaborées et des produits intermédiaires, et en rapprochant les matières des appareils, représentés en re-

lief, dans lesquels elles étaient traitées. Le classement était fait systématiquement à un double point de vue : d'une part, au point de vue métallurgique ou minéralurgique par nature de produit final (fer, plomb, etc,..); et d'autre part, au point de vue statistique, par district métallurgique ou minéralurgique. Le Play estimait, en 4853, qu'il manquait 5.000 échantillons pour compléter la série des usines européennes et 8.000 pour la série des principales usines des autres continents.

L'intérêt technologique de cette collection reposait sur la conser-

vation des traditions dans les divers districts. Mais, avec les transformations si profondes et si rapides de l'industrie moderne, cet intérêt s'atténue singulièrement pour une collection tant soit peu ancienne, et il n'est guère possible de se flatter de maintenir

désormais au courant de pareilles collections. Les expositions universelles les remplacent au moment où elles ont lieu. De ces collections de Le Play, une seule chose pouvait et de-

vait subsister et même s'accroître avantageusement avec le temps : la collection systématique des gîtes métallifères, ou plus généralement des gîtes de substances minérales, collection qui

est une dépendance rationnelle de la géologie technique ou

appliquée. Au point de vue intrinsèque, les collections de Le Play avaient l'inconvénient d'être formées d'échantillons de trop petites dimensions.

de ce musée, des conditions spéciales de conservation et de surveillance qu'il exige, ces collections ne peuvent suffire aux besoins quotidiens de l'enseignement des élèves. Aussi Dufrénoy s'empressa-t-il de constituer des collections pour les élèves, plus réduites, plus systématiques, de moindre prix, mises librement à leur disposition à côté de leurs salles de dessin, leur permettant, par un maniement quotidien, d'acquérir la connaissance professionnelle intime des minéraux et des roches (*). Les transformations de l'enseignement et des règles de la scolarité devaient être bien autrement importantes que

les modifications subies par les bâtiments et les collections.

En 1832, Baillet du Belloy, après 35 ans d'un professorat remontant aux origines mêmes de l'École, quittait la

chaire d'exploitation des mines et la remettait à

Combes (**). Nul choix ne pouvait être plus heureux pour (*) Suivant un système remontant aux origines de ces collections d'élèves, on évite tous les abus en faisant déposer à ceux-ci, au commencement de leur scolarité, une masse sur laquelle on retient les frais nécessaires à l'entretien et. au remplacement des échantillons égarés ou détériorés. (**) Combes, né à Cahors le 26 décembre 1801, est mort à Paris

le 10 janvier 1872, quelques jours après qu'atteint par la limite d'âge il venait de quitter la direction de l'Ecole des mines où il avait succédé à Dufrénoy en 1857. Entré à l'Ecole des mines en 1820, il fut de ceux qui terminèrent leurs études en deux ans. Nommé à sa sortie de l'Ecole professeur à l'Ecole de Saint-.