Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 286]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

scolaire, du transfert de l'École des mines à Pesey est d'avoir fourni à Brochant une occasion de faire ces tra-

Schreiber, très absorbé par la direction technique d'une -entreprise qui n'était pas très facile, rendu quelque peu .sauvage par sa nationalité et son extraction première, paraissant avoir peu de goût pour les choses de l'enseignement, ne quittait guère Pesey il s'en remettait aux professeurs de tout ce qui touchait à l'instruction théorique, et aux ingénieurs placés sous sa direction comme inspecteurs ou sous-directeurs, pour les exercices pra-

h30

vaux. On aura sans doute remarqué dans l'arrêté organique la suppression du cours de docimasie qui venait d'être professé d'une façon si nouvelle et avec tant d'éclat par Vauquelin, et après lui si fructueusement par son élève

et disciple, Collet-Descotils. Il fut suppléé en fait, tant bien que mal, et plutôt mal que bien, à cette autre lacune de féde l'organisation prévue dans l'arrêté consulaire vrier 1802, par quelques notions qu'Hassenfratz ajouta, à cet effet, à ses leçons de métallurgie et par la pratique

du laboratoire, dans lequel les élèves étaient exercés

durant la période des exercices pratiques, sous la direction et la surveillance des ingénieurs qui restaient attachés à l'École plus ou moins longtemps, avant d'être envoyés à Moutiers en service. Mais la liberté dont on jouissait

était telle que ces exercices au laboratoire, passagers du reste, ne furent jamais très suivis, au moins par la majorité des élèves. Un Berthier a pu se former dans un tel milieu; mais tous n'ont pas la vocation et les aptitudes d'un Berthier. L'École, grâce à Lefroy (*), dont il semble que la spécialité devait être de présider à toutes les installations matérielles de l'École dans ses diverses pérégrinations, fut à peu près en mesure de fonctionner dans le printemps de 1803; à partir de ce moment, l'enseignement y évécontinua régulièrement pendant onze ans jusqu'aux nements de 1813-1814. Il s'y poursuivit, suivant une méthode qui ne laissa pas d'être .assez particulière et qui était une conséquence de l'ensemble des circonstances dans lesquelles l'École avait été créée. (*) Lefroy est resté à Moutiers comme inspecteur sous-directeur, de mai 1803 à octobre 1804.

531

tiques. Les professeurs ne venaient guère à Moutiers que pour

y faire leurs cours ; aussi bien, à partir de la réorganisation du corps en 1810, Hassenfratz et Baillet, étant inspecteurs divisionnaires et membres du conseil général des mines, n'auraient pas pu y résider. L'enseignement théorique se donnait donc par périodes successives que chacun des professeurs occupait exclusivement, pendant trois mois au début de l'institution, et deux mois seulement à la fin (*). Tout en gardant le même fond de programme, le développement donné aux matières et la manière de les exposer variaient d'après l'état d'instruction où le professeur trouvait les élèves. Suivant les années, Hassenfratz qui, ainsi que nous l'avons dit, devait compléter son cours de métallurgie par les notions jugées nécessaires de docimasie ou de chimie, faisait une leçon, ou ce qui serait plus exact, une conférence tous les jours ou tous les deux jours ou même parfois deux fois par jour (**). (*) Les professeurs titulaires étaient parfois remplacés par un ingénieur envoyé en mission pour faire le cours à leur place. .C'est ainsi que Cordier fit le cours de minéralogie d'août à décembre 1804.

Par contre, en 4811, il n'y eut pas de cours d'exploitation par suite d'une mission qui empêcha Baillet de se rendre à Moutiers.

(**) Note d'Hassenfratz remise en 1810 au comte Laumond, directeur général des mines (archives de la division des mines au ministère des travaux publics).