Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 257]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

qui l'écoutait volontiers, notamment au sujet des mines. Il avait employé les anciens inspecteurs et fait envoyer notamment Monnet en mission sur des mines de houille. Ce serait, suivant Monnet, d'après les conseils d'Hassenfratz

Par un arrêté du Pr juillet 1794 (13 messidor an II) (*), le Comité de Salut public créait, sous l'autorité de la commission des armes et poudres d'abord, puis sous son autorité directe en vertu de la loi du 24 août 1794 (7 fructidor

que le Comité de Salut public aurait créé l'Agence des mines qui allait réorganiser le corps des mines et l'ÉPïl

cole. tribunal d'Eure-et-Loir par décret de la Convention du 5 prairial (24 niai 1795), il ne put revenir à Paris qu'après l'amnistie du 4 brumaire an IV (26 octobre 1'795).

A partir de ce moment, IIassenfratz paraît avoir renoncé à tout rôle politique et il ne s'occupa guère plus que d'enseignement. Il avait déjà professé un cours d'administration militaire à l'École de Mars. Mais son véritable enseignement fut celui qu'il donna à l'École polytechnique et surtout à l'École des mines. A l'École polytechnique il a professé la physique et la physique céleste dès l'organisation régulière de l'enseignement en 1795; son Cours de physique céleste a été publié en 1803 (1 vol. in-8).

A l'École des mines de Paris, ses premières leçons l'amenèrent à publier un Cours de minéralogie en 1796 (1 vol. in-8), et un Traité de l'art du charpentier (1.804, in-4°).

En 1796, il commença à professer la métallurgie qu'il devait continuer à enseigner sans interruption pendant vingt-six ans jusqu'à sa mise à la retraite en 1822, à l'âge de soixantesept ans. Le gouvernement de la Restauration, contrairement aux renseignements donnés par la plupart des biographies, le laissa, en effet, sept ans, malgré ses antécédents révolutionnaires, dans ses fonctions d'inspecteur divisionnaire des mines et de professeur à l'École des mines.

Arago, dans ses mémoires, s'est beaucoup amusé à ses dé-

pens; il l'a représenté comme un des professeurs de l'École poly-

technique au-dessous de sa tâche et partant sans autorité ni crédit auprès des élèves. Par la variété des matières sur lesquelles il a enseigné on ne peut lui contester une grande souplesse d'intelligence. Au jugement de critiques compétents son enseignement métallurgique n'était pas sans valeur. Son ouvrage principal en ces matières a été sa Sidérolechnie (4 vol. in-40, 1812); il a donné, en outre, un Traité de l'art de calciner les pierres calcaires (1825, in-4°).

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an II), une agence des mines qui devait être composée de trois membres nommés par le Comité de Salut public. L'agence des mines avait sous sa direction immédiate le corps des mines composé d'inspecteurs, d'ingénieurs et d'élèves dans les conditions fixées par un arrêté subséquent du 6 juillet 1794(18 messidor an II); l'agence pouvait correspondre directement avec tous les concession-

naires et exploitants de mines, ce qui lui assurait en quelque sorte une administration directe du service. Un arrêté du 24 messidor an 11 (12 juillet 1794) mit à la dis-

position de l'agence des mines, afin d'y établir ses bureaux et dépendances, l'hôtel de Périgord, ou pour employer le langage du temps la maison Périgord, située

rue de l'Université et contiguë à l'hôtel de Mouchy, en même temps qu'un arrêté du même jour lui remettait cet hôtel pour y établir l'École des mines et la conférence des ingénieurs_

L'agence fut constituée immédiatement avec Gillet de Laumont, Lefebvre d'Hellancourt et Dabancourt qui, un mois après, était remplacé par Adet (**), remplacé luimême, le 22 septembre 1794, par Lelièvre. (") Les actes officiels principaux dé la période intermédiaire ont été publiés par M. Lamé Fleury, clans le tome II de son Recueil des lois, décrets, ordonnances.., concernant le service des ingénieurs des mines (2 vol. in-8, 1856-1857).

(**) En parlant d'Hassenfratz dans la note de la page 471, nous

avons signalé Adet, né à Nevers le 18 mai 1763, qui avait été avec lui préparateur chez Lavoisier, avait publié avec lui, à la suite de la nouvelle nomenclature chimique, un nouveau système de notation chimique et était secrétaire des Annales de chimie fondées en 1789. Adet a été par la suite Envoyé de la République aux États-Unis, puis préfet à Nevers.