Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 248]

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NOTICE HISTORIQUE.

L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

messon (mars à novembre 1183), et de Calonne (17 novembre 1783 au 20 avril 1787). Après de Calonne et avec Loménie de Brienne, le service des mines fut réuni à celui des ponts et chaussées dans la même intendance, et Chaumont de La Millière les conserva tous deux jusqu'au 10 août 1792. Ce fut sous l'intendance de Douet de La Boullaye et quelques jours avant la démission de Joly de Fleury, que furent rendus simultanément, au rapport de ce dernier, à la date du 19 mars 1183, trois arrêts, l'un portant établissement d'une école des mines et les deux autres portant règlement, le premier pour l'exploitation des

mines métalliques, et le second pour l'exploitation des mines de houille (*). Ces trois textes s'appuient respectivement l'un l'autre et sont bien les parties d'un même tout. L'exploitation des mines, tant de houille que de métaux, se trouvait, en effet, soumise désormais d'une façon plus précise et plus étroite que par le passé à la surveillance de police des inspecteurs et sous-inspecteurs du roi, lesquels, aux termes de l'article 11 de l'arrêt sur l'École des mines, ne pouvaient être pris que parmi ceux qui avaient conquis à l'École le brevet de sous-ingénieur ("). Avons-nous besoin de rappeler que Monnet avait lutté auprès de Douet de La Boullaye, comme jadis auprès de

Bertin, contre la création de l'école que soutenaient Sage et Guillot-Duhamel. Monnet préconisait toujours son plan : pas d'école spéciale ; des cours publics de (*) Le texte de ces trois arrêts du Conseil, qui terminent si bien l'historique de l'administration des mines sous l'ancien régime, a été publié par M. Lamé Fleury, dans sa Législation minérale

sous l'ancienne monarchie: l'arrêt sur l'École, à la page 198; celui sur les mines métalliques, à la page 110; celui sur les

mines de houille, à la paye 147. (**) Toutefois, en 1784, Gillet de Laumont était nommé directement inspecteur des mines.,

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minéralogie et de métallurgie ; puis envoi et maintien sur les mines de ceux admis comme élèves après examen.

En terminant ce préliminaire historique, il nous parait intéressant de rappeler que Douet de La Boullaye, comme de tout temps l'ont fait généralement les chefs auxquels on a confié un service distinct, avait peu à peu augmenté

le personnel attaché à l'administration des mines. Une cinquième place d'inspecteur général avait été créée et confiée à Gillet de Laumont, apparemment parce que Guillot-Duhamel, l'un des quatre inspecteurs généraux le 1781, était chargé des fonctions de professeur à l'École (*) En outre des inspecteurs généraux il y eut, en dehors des élèves de l'École : deux sous-inspecteurs, Besson et Hassenfratz, à 1.500 livres chacun d'appointements, sans compter les frais de voyage (**), et six ingénieurs : Guillot-Duhamel fils, Lelièvre, Lefebvre d'Hel-

lancourt, Lenoir, Miché, Brigaudie l'aîné, à 600 livres d'appointements, sans compter les frais de voyage (***). On créa également deux postes de commissaires du roi, plus spécialement préposés à la visite des usines et ma-

nufactures mettant en uvre des substances minérales et consommant des combustibles qui provenaient alors à peu près exclusivement des forêts ; ces commissaires ne s'occupaient qu'indirectement des mines à raison de leurs relations avec les usines qu'elles alimentaient ; les mines ressortissaient plus spécialement aux inspecteurs. Ces fonctionnaires, officiellement désignés sous la qualification (*) Duhamel, outre ses 4.000 livres comme inspecteur général, touchait 2.400 livres comme professeur.

(**) Estimés 'a 4.000 francs, année courante, pour les deux, par Lebrun, dans son rapport à l'Assemblée nationale du 29 janvier 1790, auquel nous empruntons tous les renseignements sur le personnel. ('**) Estimés par Lebrun à 2.400 livres pour les six, année commune.