Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 247]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

vices ressortissant au commerce, était dévolue à l'intendant dudit département. Chacun des quatre intendants de commerce voulut

naturellement avoir son inspecteur général, et de là l'arrêt du 21 mars 1781 (*) créant quatre « inspecteurs des mines et minières du royaume » (') ; leurs attributions, au point de vue de la surveillance des exploitations minérales, étaient définies comme on ne l'avait encore fait dans aucun acte antérieur, en sorte qu'on a encore que cela ne soit pas absolument bien pu dire exact en fait au point de vue de l'histoire, comme on que c'est à cet acte et à cette date vient de le voir qu'il faut faire remonter l'organisation de l'inspection technique des mines. Chacun de ces inspecteurs recevait 3.000 livres d'appointements et 1.000 livres de gratification par an, plus 10 francs par jour de tournée. Les quatre premiers inspecteurs nommés sous ce ré-

gime et qui restèrent en fonctions jusqu'à la fin du règne (***), fonctions qui devinrent plus nominales que réelles, il est vrai, à partir de 1790, furent : Monnet(****) et Guillot-Duhamel, qui nous sont déjà connus, G. Jars (*****), (*) Publié par M. Lamé Fleury (Législ. minér. sous l'ancienne monarchie, p. 190). (**) Les Almanachs royaux de 1782 à 1792 les désignent sous le titre d'inspecteurs généraux; ils figurent, sous cette appellation, dans le rapport fait à l'Assemblée nationale par Lebrun, dans la séance du 29 janvier 1790 (V. Archives parlementaires, à cette date).

(***) L'Almanach royal de 1792 les mentionne encore, en y ajoutant, en cinquième, Gillet de Laumont, qui figure à ce titre, pour la première fois, dans l'Almanach de 1789. (****) Monnet était attaché à l'intendant de commerce Blondel dont le département comprenait le nord-ouest de la Franco: généralité de Soissons ; Picardie et Artois; Flandre ; Hainaut Champagne ; les trois évêchés ; la Lorraine et le Barrois; l'Alsace. (*"***) G. Jars, indiqué comme résidant à Lyon, devait être attaché à l'intendant de Colonia, dont le département comprenait le

NOTICE HISTORIQUE.

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le frère de Gabriel Jars mort si tristement en 1769, et de Bellejean, qui est resté à peu près inconnu. Quelque temps après, Joly de Fleury, qui avait pris les finances à la retraite de Necker, le 21 mai 1781, modifia cette organisation assez vicieuse, qui rompait l'unité de l'administration supérieure, et créa, pour le service

exclusif des mines, un intendant spécial tout comme, quelque temps auparavant, on avait créé un intendant spécial pour le service des ponts et chaussées en la personne de Chaumont de la Minière qui, choisi en cette qualité en 1781, sut continuer jusqu'en 1792 les heureuses traditions des Trudaine. L'intendance spéciale des mines fut confiée à Douet de La Boullaye (*), qui était antérieurement intendant àAuch, et venait d'acheter une charge de maître des requêtes au Conseil. Douet -de La Boullaye resta en fonctions sous les deux successeurs aux finances de Joly de Fleury : d'Orsud-ouest de la France : le Lyonnais, Forez et le Beaujolais ; la Bourgogne ; la Bresse ; les généralités de Limoges et de Tours; le Maine ; le Poitou ; les généralités de la Rochelle et de Bordeaux.

On confond souvent ce G. Jars l'aîné, avec son frère plus jeune, Gabriel, mort en 1769; celui-ci est le véritable auteur des Voyages métallurgiques que celui-là n'a fait qu'éditer après la mort de son cadet. G. Jars l'aîné était, du reste, lui-même un homme distingué, correspondant de l'Académie des sciences. Un troisième frère, plus àgé également que l'auteur des Voyages métallurgiques, s'était aussi adonné aux mines. (*) Monnet, d'accord avec les Almanachs royaux, ne désigne fouet de La Boullaye que comme intendant des mines; l'arrêt du conseil du 19 mars 1783, portant établissement de l'École des mines, le désigne, dans le cours de l'arrêt, comme intendant général des mines, et; à la fin, sous le titre de intendant général des mines, minières et substances terrestres de Franco; les deux arrêts du conseil du 19 mars 1783 sur l'exploitation des mines métalliques et des mines de houille, ne portent que intendant général des mines. fouet de La Boullaye avait, d'après Monnet, 40.000 livres d'appointements comme intendant des mines ; il avait un premier commis recevant 24.000 livres pour lui et son bureau.