Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 286]

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EXPLOSION DE DEUX CHAUDIkRES A VAPEUR

mentation du générateur n° 2

était complètement

obstruée, mais l'autre branche était suffisante, à elle seule, pour l'alimentation de ce générateur. Les cassures des tôles avaient un aspect rouillé prove-

nant de la vapeur d'eau, de la poussière, et

du givre

tombé dans .1a nuit du 16 au 17 janvier. Cet aspect aurait empêché de distinguer les cassures anciennes, en tant qu'il en existât, de celles produites par l'explosion même.

Des éprouvettes de 20 centimètres de longueur utile, prélevées dans les tôles des deux chaudières, ont été essayées à la traction et ont fourni les résultats suivants GÉNÉRATEUR N° 1.

Corps

principal

istance à En long

la rupture. En travers.

.

Bouilleurs (Pièces)

GÉNÉRATEUR 0° 2.

Corps

principal

Bouilleurs

30,6 à 351,6 37,1 à 375,9 285,09 à39",3 9.75,7 à 3e,8 à32",2 30k à 305,3 27,7 275,3 à 305

27k,

Allongement En long " 3 1/2 à 5 1/2 14 à 141/1 2 3/4 h 5 1/2 pour 100. . En travers. . 3 1/2 à 4 41/4 à 5 3 1/2

5 1/2 à 6 2 1/2 à 4

Ces chiffres démontrent que les tôles des deux appareils étaient de qualité très commune ; seules, les pièces mises après coup aux bouilleurs du générateur n° 1 ont donné de bons résultats. Ces tôles avaient conservé à peu près leurs épaisseurs de construction : 10 et 12'11111,5 pour les corps principaux, 9 et 10 millimètres pour les bouilleurs. Toutefois, le

corps principal de la chaudière n° 1 avait été rongé exté-

rieurement; à sa partie supérieure, la corrosion s'éten. dait sur 2 à 3 millimètres environ de profondeur, ce qui avait réduit son épaisseur moyenne dans cette région à 7 ou 8 millimètres. La tôle n'était pas usée d'une façon uniforme dans les parties corrodées ; elle était criblée

A COMINES (Nonn).

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quantité de légères dépressions rappelant les marques de petite vérole. De plus, cette même région présentait vingt trous peu distants les uns des autres, y compris le trou d'homme (fig. 4); la moitié d'entre eux, depuis longtemps sans emploi, avaient été bouchés au d'une

moyen de plaques boulonnées ou rivées.

Les soupapes du générateur n° 1 étaient de construction peu soignée et chargées pour la pression de 35g,5; celles du générateur n° 2 étaient de construction meil-

leure et chargées pour la pression de 5 kilogrammes faible.

Les autres appareils de sûreté devaient bien fonctionner, à l'exception de l'indicateur magnétique de la chaudière n° 2, dont le sifflet était cravaté. M. l'ingénieur Soubeiran a Causes de l'explosion. reconnu que l'explosion du générateur n° 2 n'a été que

la conséquence de celle du générateur n° 1, situé à gauche de la batterie. En effet, le générateur n° 2 était en bon état, bien que ses tôles fussent de médiocre qualité; rien n'indique que ses soupapes aient été calées ; il ne portait aucune trace de surchauffe ; on ne comprendrait donc pas qu'il ait fait explosion sans une cause extérieure.

D'autre part, les tronçons de son bouilleur de gauche étaient sensiblement ovalisés dans les viroles attenantes

à la cassure, comme s'ils avaient été soumis à l'effet d'une violente pression latérale ; cette ovalisation se remarquait aussi dans la partie médiane du bouilleur de

droite; de plus, les faces latérales voisines des deux bouilleurs portaient des empreintes profondes produites par des têtes de rivets, et provenant de ce que ces bouilleurs avaient été fortement comprimés l'un par l'autre. Enfin le mur de séparation des deux générateurs, dont l'épaisseur à la base était de 1 m,30, avait été chassé vers la droite dans sa partie centrale, ce qui indique netteTome XIV, 1888.

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