Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 97]

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de marchandises étant 1, le prix de la tonne kilométrique des trains de voyageurs est 1,60. En étudiant, au point de vue de la traction, les prix de revient des diverses compagnies, nous étions arrivés la conclusion suivante pour ce qui concerne les marche dises

1° Les prix de revient les plus bas des six grands ré. seaux sont ceux de la compagnie P.-L.-M; 2° Les prix de revient de l'État sont inférieurs à ceux de la compagnie P.-L.-M. Les documents dont nous disposions alors étaient ex. traits des comptes rendus de la compagnie P.-LA. pour l'année 1883, dernier exercice connu à cette époque. M. Noblemaire reprend la comparaison et en la modifiant il arrive à une conclusion différente. Voici la marche suivie par M. Noblemaire

10 Au lieu de séparer, comme nous l'avions fait, les tonnes kilométriques de voyageurs et les tonnes kilom& triques de marchandises, il les réunit en bloc ; 2° 11 calcule l'économie qu'aurait pu faire la compa. gnie P.-L.-M. sur les prix réels accusés par la compta. bilité, si elle avait pu obtenir la tonne de charbon, rendue sur le tender, au même prix que l'État; 3° Pour les autres matières, sans prendre en conside. ration, comme pour le charbon; le prix de revient de l'unité au moment de la livraison au service COMSOM7120teur, il déduit les frais de transport en service, parce que ces derniers transports ne sont pas comptés au réseau de l'État; 4° Il déduit des dépenses de traction de la compagnie P.-L.-M. toutes les dépenses de matériel démoli ou vendu, toutes les dépenses de transformation; 5° Il fait connaître que le tonnage kilométrique brut un inscrit dans les comptes rendus de la compagnie est oh. tonnage déduit de poids conventionnels, et que, pour

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tenir le véritable tonnage, il faut ajouter au chiffre publié par la compagnie, 1.300.461.655 tonnes kilométriques.

En introduisant toutes ces modifications, M. Noblemaire trouve que le prix de revient de 1.000 tonnes kilométriques, évalué par la compagnie, dans ses comptes rendus, à 4,52, s'abaisse à 3,70. La question est délicate; elle ne peut pas être traitée dans les termes nouveaux où elle est posée par M. Noblemaire, pour les ,motifs suivants 1° On ne peut pas confondre, dans un calcul de prix de revient, deux genres d'unités dont le rapport dépasse

1,60: la tonne kilométrique des trains de marchandises coûtant 1, la tonne kilométrique des trains de voyageurs coûte en effet 1,60; de plus, au réseau P.-L.-M., le tonnage brut des trains de marchandises est le double du tonnage brut des trains de voyageurs ; à l'État, il en est

à peine les 5/6. On voit que la nouvelle comparaison manque de base. Combustible.

Nous sommes d'accord avec M. Noblemaire pour le prix du combustible. Puisqu'il s'agit de comparer les frais de traction dans des circonstances autant que possible identiques, il faut admettre un prix commun pour le combustible, au moment de l'emploi. Il faudrait évidemment suivre 3° Autres matières.

la même marche que pour le combustible. Or les prix d'achat des matières de consommation, métaux, bois, huiles, autres que les combustibles, étaient en 1884 beau-

coup plus élevés sur le réseau de l'État que sur le réseau P.-L.-M., et cela tenait à ce que le réseau de l'État était éloigné de Paris et de tout centre de production, que les achats se faisaient relativement sur une petite échelle, et qu'ils étaient grevés, sur de longs parcours extérieurs au réseau, des frais de transport à plein tarif