Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 32]

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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

de fer dégage une quantité de chaleur telle que l'indique la récalescence, ce carbure lui-même, plus simple, serait

atomes ne sont pas en chaque point dans les conditions voulues pour la combinaison.

vraisemblablement aussi constitué avec un fort dégagement de chaleur; il ne devrait pas se décomposer pendant le recuit dans la fabrication des fontes malléables ni se laisser attaquer à froid, comme il le fait, par les acides les plus faibles (*). Il est à remarquer que la station art, qui croît depuis l'acier extra-doux jusqu'à l'acier le plus dur, diminue au

La température à laquelle se fait cette combinaison, dans les conditions de nos expériences, tend à s'élever lentement à mesure que la teneur en carbone augmente.

contraire lorsqu'on passe de l'acier dur à la fonte

blanche. Il résulte de là que, dans cette dernière, la plus grande partie du carbone reste au même état avant et après la récalescence. Est-ce le carbone de trempe qui persiste dans la fonte refroidie ou le carbone de recuit qui reste combiné au rouge ? C'est la première alternative qui est la vraie, comme le prouvent de récentes expériences de M. Werth. M. Werth a trouvé en effet que le résidu isolé, par la méthode de Weyl, de la même fonte blanche qui avait servi à nos essais ne contenait qu'une très faible proportion de fer et, par conséquent, de carbure de fer ou de carbone de recuit. D'ailleurs, une partie du carbone de trempe prend facilement, dans les fontes très pures et très carburées, la forme de graphite: il suffit de chauffer un peu au-dessous du point de fusion et de laisser refroidir lentement.

Même dans les aciers, le carbone ne prend jamais l'une de ses deux formes à l'exclusion complète de

l'autre, comme l'ont montré nos recherches sur l'état du carbone par la méthode Eggertz. Cela peut tenir à ce que

la vitesse du refroidissement n'est jamais infiniment grande ni infiniment lente et aussi à la nature du milieu où doit s'effectuer la réaction : dans un corps solide, les

(1 Théorie cellulaire, p. 4'7 et suiv.

Nous avons en effet 4. Fer électrolytique. 2. Acier extra-doux 3. Acier doux 4. Acier mi-dur 5. Acier dur 6. Fonte blanche

Maximum de a,/ 660° 562°-655^ 660° (*) 661^ (0) 674° 695°

Il est cependant probable que la température de combinaison est théoriquement une constante ; mais la réaction est retardée en fait par la rareté relative du carbone.

Nous allons maintenant examiner les perturbations propres au fer.

Dans le fer électrolytique, ces perturbations sont au nombre de deux, a et ara. a, entre 750 et 690 degrés, s'identifie immédiatement avec la perturbation déjà signalée par M. Pionchon entre

723 et 660 degrés, et cela d'autant mieux que l'un des deux échantillons de M. Pionchon, le fer du Berry, devait contenir un peu de carbone qui se combine justement au fer à 660 degrés.

a (à 855 degrés) ne s'identifie pas d'une façon aussi satisfaisante avec la seconde perturbation de M. Pionchon entre 1.000 et 1.050 degrés. L'écart ne semble pas attribuable aux méthodes différentes employées pour la mesure des températures ; mais il faut remarquer que les chiffres de M. Pionchon se rapportent au chauffage (*) Les échantillons 3 et 4 étant un peu plus rnanganésé.s que les autres, les deux températures 660 degrés et 661 degrés sont relativement un peu basses.