Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 279]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR L. E. GRUNER.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR L. E. GRUNER.

de questions ; dans un mémoire sur l'acier (Ann. des mines, 6e série, t. XII, p, 212), il avait signalé, d'après certaines analyses, la présence de métaux terreux dans les fontes, et il est revenu sur ce point, spécialement en ce qui concerne l'aluminium, dans un mémoire plus récent (Ann. des mines, 7e série, t. XV, p. 143), mais sans pouvoir élucider nettement l'influence de cet élément, auquel certains métallurgistes attribuent aujourd'hui une

Gruner insista vivement dans son rapport sur l'Exposition de Vienne sur la confusion que risquait d'entraîner cette désignation inexacte ; il contribua à faire adopter par le comité international de l'Exposition de Philadelphie la classification généralement admise aujourd'hui, qui réserve le nom d'acier aux composés fer-

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importance considérable. Dans le mémoire que nous venons de citer, il donnait des indications assez complètes sur l'influence du chrome

et du tungstène; ces corps, introduits dans l'acier à petite dose, permettent l'un et l'autre d'accroître beaucoup la dureté et la résistance du métal sans augmenter outre mesure sa fragilité. Il s'était déjà occupé, dans son mémoire de 1867 et dans une note communiquée en 1873 'a la Société d'encouragement, du rôle joué dans les aciers par le deuxième de ces métalloïdes. Le développement progressif des nouvelles méthodes d'affinage de la fonte avait fini par amener une grande obscurité dans la définition des divers produits ferreux.

Au début, on s'était servi des procédés Bessemer et Martin presque exclusivement pour obtenir des produits moyennement carburés, pouvant se tremper et rentrant à peu près dans la catégorie des aciers de dureté moyenne obtenus anciennement par cémentation et fusion. Mais

peu à peu on avait obtenu une élasticité plus grande dans la fabrication et on avait fini par produire à volonté un métal à peine carburé, ne trempant plus et pouvant au contraire se souder facilement. Ces produits limites se reliaient par une série continue aux véritables aciers fondus ; c'est ce qui avait amené, en Angleterre et en France, à les qualifier d'aciers doux ou extra-doux, alors qu'ils n'étaient autre chose, au point de vue chimique, que du fer fondu.

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reux susceptibles de prendre la trempe (Ann. des mines, 76 série, t. X, p. 209). Au cours de ses recherches si étendues sur l'affinage des fontes, Gruner avait eu l'occasion de s'occuper accessoirement de divers procédés soit d'affinage, soit de réduction directe, qui n'ont abouti à aucun résultat pratique. Dans la première catégorie se rangent les procédés Bérard (Ann. des mines, Ge série, t. XII, p. 269), Ellershausen (Ann. des mines, 60 série, t. XVI, p. 289); dans la deuxième, les procédés Siemens, Chenot, Sievier et Ponsard (ibid, p. 284 et suiv.). L'étude de la réduction directe des minerais de fer a été reprise avec plus de détails dans le volume II du Traité de métallurgie, p. 244 et 261 ; Gruner y a montré le peu de probabilité qu'il y avait à voir ce procédé se substituer au travail en deux phases distinctes qui est appliqué depuis longtemps dans la métallurgie du fer. La production de la fonte devait être l'objet d'études considérables de la part de Gruner, études dont le point de départ fut la véritable révolution opérée dans les proportions des hauts fourneaux par les maîtres de forges du Cleveland, de 1861 à 1870. Gruner avait précisément résumé dans son État présent de la métallurgie en Angleterre, p. 130, l'état de l'in-

dustrie de la fabrication de la fonte dans ce pays au moment où la transformation allait commencer ; à cette époque, la hauteur des hauts fourneaux dépassait rare-

ment 15 mètres et leur volume intérieur 230 mètres cubes. On constata vers 1861 dans le Cleveland que l'acTome XIII, 1888.

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