Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 275]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR L. E. GRUNER.

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR L. E. GRUNER.

rées, telles qu'on les produisait alors. La pratique devait montrer, non sans des tâtonnements assez longs, que le procédé Bessemer exigeait l'emploi de fontes tenant de

dérable ; Gruner en décrivit le mode d'application et en ébaucha la théorie dans une note publiée en 1860 dans

1,5 à 2 p. 100 de silicium, c'est-à-dire de fontes plus

plus ou moins irréguliers, si Robert Mushet (brevet anglais du 22 septembre 1856) n'avait eu l'idée de pousser l'affinage jusqu'à l'élimination complète des métalloïdes contenus dans la fonte, ce qui entraîne nécessairement

sur cette question .à la fin du travail considérable qu'il publia en 1861 et 1862, en collaboration avec M. Lan, sous le titre d'État présent de la métallurgie du fer en Angleterre. Cette étude était le résumé des observations faites au cours d'une mission officielle destinée à fournir les bases de la fixation,des droits à imposer aux produits métallurgiques anglais ; elle représente de la manière la plus complète l'état de l'industrie du fer en Angleterre en 1860. C'est en même temps un véritable traité de sidérurgie, qui renferme, avec quelques considérations théoriques, de nombreux renseignements pratiques souvent intéressants encore aujourd'hui. Gruner reprit l'étude des nouveaux procédés d'affi-

une oxydation sensible du fer, et d'éliminer ensuite l'excès d'oxygène contenu dans le bain par une addition convenable de fonte manganésifère. C'est sous cette forme que

nage de la fonte dans un mémoire considérable sur l'acier et sa fabrication, publié dans les Annales des Mines (6° série, t. XII), à la suite de l'exposition universelle de 1867. A

le procédé Bessemer a été appliqué presque partout par la suite, et qu'il a acquis réellement sa valeur pratique. Dans l'exposition de sa découverte, Bessemer avait eu le tort d'en exagérer la portée ; il avait émis la prétention d'éliminer par son procédé non seulement le silicium et le carbone, mais encore le soufre et le phosphore contenus dans la .fonte. Gruner releva immédiatement cette affirmation inexacte (Bulletin de la Société de l'indUstrie minérale, t. II), et montra que l'acidité des scories produites devait empêcher toute élimination sensible du phosphore, ainsi que le prouva d'ailleurs l'analyse

cette époque, le procédé Bessemer était sorti de la période des tâtonnements et livrait à l'industrie des quantités considérables d'un métal fondu qui présentait des variations considérables, au point de vue de la composition et des propriétés mécaniques, suivant l'usage auquel

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chaudes, suivant l'expression usitée, que l'on n'avait l'habitude d'en fabriquer anciennement pour l'affinage. Même avec des fontes de composition convenable, la conduite de l'opération, telle que Bessemer l'avait indiquée dans ses premiers brevets, restait difficile, car aucun

caractère pratique ne permettait d'arrêter l'affinage au moment précis où le métal conservait une teneur déterminée en carbone. On aurait obtenu toujours des produits

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les Annales des Mines (je série, t. XVIII). Il devait revenir

on le destinait. Ce métal ne possédait pas toutes les qualités des aciers, fondus ou soudés, obtenus par les anciennes méthodes d'affinage, mais sa supériorité sur les fers ordinaires pour certains emplois, pour la fabrication des rails surtout, était telle que les consomma-

d'échantillons de métal obtenus au moyen de fontes

teurs passaient facilement sur la différence de prix. C'était le commencement, pour la métallurgie du fer, d'une

phosphoreuses.

transformation radicale, qui n'est pas encore terminée

Même restreint dans son application aux fontes exemptes de soufre et de phosphore, le procédé Bessemer ne devait pas tarder à prendre un développement consi-

aujourd'hui et qui a été longtemps ralentie par l'impossibilité d'éliminer de la fonte, au moyen du procédé Bessemer, le soufre et le phosphore qu'elle con-