Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 248]

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MÉMOIRE SUR LES SOURCES MINÉRALES

brèche peu consistante; c'est là principalement que se trouvent la galène et la strontianite. Cette fente thermale de Bourbon fait, comme nous l'a. vons dit, très nettement partie de la traînée filonienne de filons de barytine et de spath-fluor que nous avons suivie à travers toute la ville. Il ne parait donc pas douteux que l'on ait affaire à un filon

ancien de l'âge des arkoses triasiques qui s'est réouvert postérieurement et livre passage aujourd'hui à des eaux contenant encore les éléments mêmes qui l'ont minéra-

lisé, en particulier deux corps assez rares dans les sources : le fluor et la strontiane.

III. - PROPRIÉTÉS.

A. Débit de la source. La première mesure un peu précise que nous ayons du débit de la source de Bourbon, est celle que fit Pascal,

en 1669; il avait opéré alors qu'il y avait sept pieds d'eau (soit 2m,32) sur les griffons, et disait : « Elle est abondante au point de faire aller un moulin et de donner toutes les heures 100 muids d'eau »; ce qui, à 268 litres par muid, fait 643 mètres cubes par vingt-quatre heures. Puis, en 1840, nous trouvons dans l'annuaire des eaux minérales de Longchamps un chiffre, assez fantaisiste comme nous le verrons plus loin, mais qui, néanmoins, fut reproduit, en 1843, par Boulanger, dans sa statistique géologique de l'Allier, et adopté ensuite sans vérification pendant bien des années. D'après lui, le débit aurait été. alors de 2.400 mètres cubes par vingt-quatre heures. On en était là quand, en '1858, M. l'ingénieur en chef des mines Pigeon et M. l'inspecteur général Levallois essayèrent un nouveau jaugeage en recevant le jet .à sa

DE BOURDON-L'ARCHAMBAULT.

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sortie du petit puits dans un vase gradué. Ils trouvèrent

dans une expérience 202 mètres cubes, dans l'autre

230 mètres cubes. Ces chiffres, à peu près le dixième de celui de Boulanger, étaient trop réduits pour ne pas causer une certaine émotion dans le pays ; M. l'ingénieur en chef des mines - de G-ouvenain fut chargé de faire un jaugeage très précis pour en vérifier le résultat. Ses expériences, réalisées le 28 et le 29 mai 1859, ont été décrites dans un rapport en date du 30 mai 1859 dont nous extrayons les détails suivants. On fit deux séries d'expériences distinctes, les premières fondées sur l'épaisseur de la laine d'eau dans un canal de

fuite lorsque le débit devenait constant, les secondes sur le temps nécessaire pour remplir un vase de capacité connue.

Dans le premier cas, on prit un déversoir en tôle mince de 0'",10 de large, qu'on adapta au canal de fuite de la citerne placé sous le hangar contigu aux cabines de bain et l'on calcula le débit en raison de l'épaisseur de la lame d'eau par la formule Q

V291-1,

dans laquelle Q est le débit en mètres cubes par seconde, L la largeur du déversoir, H la hauteur en mètres de la

lame d'eau et g =9,81.

Au bout de cinq à six heures d'écoulement, par un déversoir de 01",10, la hauteur de la lame se tenait sensiblement entre 6,5 et 7 centimètres, ce qui donne 268 à 283 mètres cubes par vingt-quatre heures, soit 273 en moyenne.

Dans la seconde série d'expériences avec des vases gradués, on trouva de 275 à 290 mètres cubes.

En raison des nombreuses causes d'erreur provenant du mauvais état des parois et de la pression due à