Annales des Mines (1886, série 8, volume 10) [Image 223]

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GISEMENTS DE MINERAI DE FER

DU CENTRE DE LA FRANCE.

tandis qu'au niveau inférieur l'argile qui contient les grains de minerai offre, comme d'ordinaire, une teinte ocreuse, au niveau supérieur elle présente une couleur rouge très vive. Les mineurs y distinguaient donc deux sortes de mines

la mine jaune et la mine rouge; cette dernière étant regardée comme plus réfractaire et de qualité inférieure. Au nord de ce bassin un certain nombre de minières ont été exploitées; ce sont celles de la Motte (commune de Preuilly), du Colombier (commune de Saint-Thorette), de Fondmoreau (commune de Plou), de la Madeleine et de la Lande (commune de Villeneuve). Elles sont beaucoup plus nombreuses dans la région sud : nous trouvons d'abord, celles d'Echalusse, de Maleray, des Usages-dePrimelles, de Toux (commune de Primelles) ; celles de Lapan et d'Ilouet (commune de LapanY; celles d'Elfes, des Ruesses-Armères et de Corquoy (commune de Corquoy); celles de Venesmes ; celles du Gardien et des bois de Bigny (commune de Bigny-Vallenay).

Nous arrivons ainsi aux minières de l'Espinasse (commune de Chambon), qui forment un bassin se prolongeant vers l'ouest, sous une partie de l'ancien étang de Villiers, et vers l'est, jusque dans la forêt d'Habert. En 1855 on avait installé, à l'Espinasse, un grand puits de 20 mètres de profondeur, armé de machines d'extraction et d'épuisement, pendant qu'on exploitait à ciel ouvert, ou par petits puits et galeries, la bordure orientale, près des Loges-de-l'Espinasse. Quelques extractions de peu d'importance ont encore eu lieu dans la forêt d'Habert et dans les minières des Cosses (commune de Morlac).

liers, Crézay, Mesmain et l'Ecoron.

Nous arrivons alors à un bassin assez étendu, formé de grès et d'argiles sableuses : ce sont les minières des Brandes ; elles ne fournissaient qu'un minerai de qualité inférieure, et ont été exploitées dans les bois de Crécy, les Tailles - des -Brunetais (commune de Villecelin), à Pont-Chauvet (commune de la Celle-Condé), aux Brandes et à Bois-Fermier (commune de Saint-Baudel).

Plus au sud, le minerai disparaît, ou du moins on n'en retrouve que des dépôts insignifiants ; tels sont, par exemple, ceux qui ont été signalés à Saint-Janvrin, l'extrémité méridionale du département, et qui, d'après les renseignements que nous avons, appartiendraient encore à la formation tertiaire (*). En résumé : dans l'est du département, les gisements de minerai n'occupent qu'une surface très restreinte, dans le val de l'Aubois, suivant une direction à peu près nordsud ; dans l'ouest du département, les gisements sont plus abondants et couvrent une surface bien plus considérable ; mais ils ne présentent une richesse véritable qu'entre les vallées de l'Auron et du Cher; ils forment là une traînée nord-sud très caractérisée.

Il est à remarquer, enfin, que les gisements les plus

riches sont en rapport avec les assises des calcaires

Les gisements de minerai comVallée de l' Amon. mencent à devenir moins abondants et moins riches dans cette vallée.

Au nord, le min erai a été exploité sur plusieurs

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autour de Massay : minières de la Châtaigneraie, de l'Orme, de Luard ; il se poursuit jusqu'auprès de Chéry, où il a été également exploité. Plus au sud, nous trouvons les minières de Poisieux, renommées par la qualité spéciale de leur minerai. Puis celles des environs de Mareuil : minières de Vil-

points

lithographiques, et qu'en dehors de la région occupée par les affleurements de ceux-ci, ils n'ont plus la même abon(*) Ce point reste fort douteux pour nous, en raison de

situation de ce gisement au milieu des roches primitives.