Annales des Mines (1886, série 8, volume 9) [Image 147]

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268 ÉTUDE DES MOUVEMENTS DE L'ÉCORCE TERRESTRE

gnés de coups de mousqueterie et de sifflement, de souffles et de bruits semblables à celui que donne un frein sur les roues d'une voiture. M. de Rossi a réussi à reproduire en grande partie tous les bruits entendus à la Solfatare, en plaçant le micro. phone sur un vase clos, dans lequel on faisait bouillir de l'eau, Au Vésuve, en comparant les observations faites simultanément au sismographe et au microphone, il a trouvé que les agitations des deux instruments se correspondaient; et, qui plus est, à chaque qualité de mouvement sismique correspondait un même son microphonique. Les secousses verticales correspon. dent communément aux coups de mousqueterie, les horizontales aux frémissements. Ces observations ont donc montré que le microphone peut servir comme un véritable auscultateur endogène, puisquil rend sensibles les moindres sons et rumeurs souterraines de nature sismo-voleanique. En outre, d'après M. de Rossi, le microphone peut servir à déter-

miner les éléments essentiels des tremblements de terre , l'intensité et la durée, mieux que les sismomètres et les tromomètres ordinaires. En effet, le microphone traduit en sons les vibrations terrestres, quelles qu'elles soient, tandis que le pendule,suivant sa loi propre d'oscillation, ne se met à osciller que par suite d'ondes sismiques vibrant synchroniquement avec sa période oscillatoire; aussi a-t-on constaté maintes fois l'immobilité des pendules pendant un tremblement de terre sensible; en revanche, on les voit osciller fortement sans avoir ressenti de secousse. C'est pour cela que le P. Cavalieri propose de com-

ET DES DÉGAGEMENTS DE PRODUITS GAZEUX.

B.

269

Note sur les déviations de la verticale dues à l'attraction

de la Lune ou à l'élasticité du sol.

Extrait du rapport de MM. G. et H. DARWIN, British association, 1" partie, York, 1832; 2' partie, Southampton, 1882.

I.

Expériences de MM. Darwin.

La première idée de recherches sur les déviations du fil à plomb dues à l'attraction de la Lune fut suggérée à MM. Darwin,

en 1878, dans une visite à M. William Thomson, qui avait installé dans le laboratoire de l'Université de Glasgow un appareil destiné à cette étude.

L'instrument se composait essentiellement d'un pendule long de 5 pieds (1m,525) et d'un petit miroir de galvanomètre porté par deux fils de cocon très voisins, attachés, l'un à l'extrémité inférieure du pendule, l'autre 'a un point fixe très rapproché de cette ex trém ité

L'appareil tout entier était placé au milieu d'une sorte de caisse en papier qui le mettait à l'abri des courants d'air. Une fenêtre, fermée par une glace et située en face du miroir, permettait de projeter sur ce dernier le faisceau de lumière émis par une lampe. L'image réfléchie venait se peindre sur une échelle et décelait ainsi les mouvements du pendule.

Cet instrument ne révélait naturellement que les déplace-

poser les sismomètres avec un grand nombre de pendules de longueurs différentes. Les pendules ne donnent donc pas toujours, avec la même certitude que le microphone, l'intensité des mouvements sismiques et microsismiques. On peut dire aussi que le microphone est le premier instrument qui ait indiqué exactement le temps de durée des ondes sismiques, car les sismomètres connus jusqu'ici continuent, en vertu de leur inertie, à osciller après la cessation de tout mou-

ments du pendule normaux au plan des fils et du miroir. L'image réfléchie se montrait perpétuellement en mouvement, même les dimanches où, en Angleterre, la circulation urbaine est presque nulle. Le point lumineux parcourait parfois près de

vement.

Un nouvel appareil, établi sur le même principe, mais avec des précautions infinies pour le mettre à l'abri de toutes les causes perturbatrices, fut installé, en novembre f879, par

1800 en quelques heures.

En se balançant sur les deux pieds à une distance de plus de 3 mètres de l'instrument, on déterminait facilement de larges oscillations de l'image.

MM. Darwin dans le laboratoire de Cavendish, à l'Université de Cambridge.

Le poids qui formait le pendule était en cuivre pur, spécialement préparé pour cet objet par voie de précipitation chimique.